Le président de l'Unité de traitement du renseignement financier (UTRF), Jawhar Nfissi, a remis, mardi dernier, au chef du gouvernement le rapport annuel de son organisme, au titre de l'année 2018, et ce en application des dispositions de l'article 15, alinéa 2 de la loi N° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Le rapport présenté devant le chef du gouvernement Saâdeddine Elothmani, a mis en avant les principales activités opérationnelles réalisées par l'Unité durant l'année passée, et également les actions menées au niveau national, régional et international dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. « L'identification des risques encourus en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme est un élément central pour la conception et la mise en œuvre d'une stratégie nationale visant à les atténuer. Elle permet également de mettre en œuvre l'approche basée sur les risques en vue d'allouer les ressources de manière optimale, tenant compte des degrés des menaces et des vulnérabilités relevées. », a martelé le président de l'unité dans son rapport. M. Nfissi a relevé notamment la tendance haussière des indices d'activité de l'UTRF en 2018, notant par contre que les « déclarations de soupçons » ont connu une hausse de 50% par rapport à l'année 2017. Il a également souligné la hausse du nombre des personnes assujetties à la loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux qui ont émis des déclarations de soupçon ou autres informations à l'Unité au cours de la même période. Déclarations de soupçon L'Unité a reçu des assujettis du secteur financier, un total de 1.085 déclarations de soupçons liées à des cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme en 2018, avec un accroissement de plus de 50% des DS par rapport à 2017. Par catégorie d'assujettis, Les 1085 déclarations de soupçons reçues en 2018 proviennent de 31 entités assujetties dont 16 banques, 6 établissements de paiement, 3 entreprises d'assurance et de réassurance, 3 sociétés de crédit à la consommation, une société de gestion de moyens de paiement, une association de micro crédit et une société de bourse. La part par rapport au secteur financier, a enregistré un accroissement en comparaison avec 2017, puisqu'elle représente 71,15% des DS émises par ce secteur contre 68,51% reçues l'année dernière. S'agissant du secteur non financier, l'unité n'a reçu que 3 déclarations de soupçon, sont toutes liées à des cas de blanchiment des capitaux (BC) et proviennent de deux avocats (2 DS) et d'un casino (1 DS), « ce qui dénote de la faiblesse de la capacité du secteur à effectuer des DS ». souligne le rapport de l'Unité. En vue de renforcer le dispositif national de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), l'Unité entend multiplier ses efforts pour détecter le maximum des tendances du crime organisé et lié au blanchiment de capitaux.