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Maroc- Chine : Une nouvelle ère pour une diplomatie sage et agissante
Publié dans Maroc Diplomatique le 24 - 06 - 2019


Par Souad Mekkaoui
Au cours des dernières années, le gouvernement marocain conscient de sa position géographique lui per­mettant de se transformer en un centre de coopération sino-africain, sino-arabe et si­no-européen, a déployé de grands efforts pour le développement industriel du pays et celui de ses infrastructures en mettant en place des stratégies telles que le Plan d'accélération industrielle (2014-2020). Ce qui est, d'ail­leurs, en parfaite synergie avec l'initiative chinoise «La Ceinture et la Route». Cette complémentarité entre les deux pays conduit naturellement à une coopération étroite. Aussi faut-il capitaliser sur ces acquis pour déve­lopper davantage les relations entre le Maroc et la Chine en vue de les hisser au niveau de l'entente politique, car les deux pays ont plus qu'une raison pour avoir des relations encore plus privilégiées.
Un rapprochement dans la complémentarité
Le Royaume a fait de l'ouverture de son économie un axe stratégique de sa politique commerciale, depuis quelques temps déjà, tout en diversifiant ses partenaires économiques. D'où sa volonté à mul­tiplier les accords com­merciaux avec les puis­sances économiques dont la Chine, en profitant de sa situation géographique stratégique, aux portes de l'Europe et de l'Afrique subsaharienne franco­phone mais aussi d'autres grandes zones écono­miques.
Ainsi, la coopération sino-marocaine s'ins­crit-elle, de plus en plus, sur une ligne as­cendante passant à une vitesse supérieure, depuis la dernière visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a permis d'acter un fort rapprochement entre les deux pays.
L'année 2016 aura été donc l'année char­nière qui avait ouvert une nouvelle ère pour la coopération bilatérale entre le Maroc et la Chine. Les relations entre les deux pays se sont fortement consolidées grâce au parte­nariat stratégique sino-marocain paraphé la même année, lors de la visite officielle de S.M. le Roi Mohammed VI, qui a donné un nouvel élan à la coopération entre les deux pays et marqué le coup, en exemptant de visas les citoyens chinois, faisant ainsi du Royaume une exception puisqu'il est le premier à l'avoir fait. Pas moins de 15 ac­cords dans différents secteurs, notamment économique, financier et industriel ont été scellés. De facto, les accords signés dans les domaines des infrastructures, des chemins de fer et de la logistique, amplifient ainsi les opportunités de coopération et de partenariat entre les acteurs économiques des deux pays et mettent en avant l'expertise chinoise.
L'année 2018, quant à elle, consacrera le 60e anniversaire de l'établissement des re­lations diplomatiques entre la Chine et le Maroc.
Etant très actif dans la coopération régio­nale, le Maroc a beaucoup de liens avec les autres pays africains, surtout après son retour à l'Union africaine en 2017. Il deviendra cer­tainement, dans les années à venir, une plate­forme importante pour la coopération régio­nale. Ensemble avec la Chine, qui souhaite poursuivre sa coopération renforcée avec les pays africains dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine, ils pourront bien envisager une coopération tripartite. Sur la scène internationale, les deux pays s'accordent et se soutiennent mutuellement sur plusieurs questions prioritaires, comme en témoigne l'appui de la Chine, membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, à la résolution 2440 sur le Sahara marocain.
Rabat- Pékin : une nouvelle histoire
Depuis la visite Royale les 11 et 12 mai 2016, les relations économiques et commerciales entre les deux pays ont pris un tournant majeur et sont rentrées dans une nouvelle phase de développement, marquée par un resserrement sans précédent des liens politiques bilatéraux. Les deux Chefs d'Etat avaient présidé alors la cérémonie de signa­ture de plusieurs conventions portant sur la coopération économique et commerciale dans les domaines de l'énergie, de la mine, de l'infrastructure, de l'industrie et de l'investissement. Ce qui traçait, dès lors, les contours d'une coopération économique si­no-marocaine de la nouvelle époque même si les relations bilatérales reposaient sur « l'accord commercial et économique », signé à Rabat, le 28 mars 1995 et entré en vigueur en 1999.
D'autant plus que le Maroc est doté d'un atout incontournable à savoir sa position géostratégique privilégiée, au carrefour de l'Europe, de l'Afrique, de la Méditerranée et de l'Atlantique. Une situation qui lui permet de jouer un rôle constructif en tant que porte d'entrée des investisseurs vers les pays de l'Afrique, avec lesquels le Ma­roc entretient des liens multidimensionnels. Par ailleurs, le taux de croissance des inves­tissements directs chinois au Maroc s'est en­volé de plus de 1.000% par rapport à l'année 2017.
Le gouvernement chinois a mis en place un Crédit préférentiel à l'acheteur d'un montant de 300 millions de dollars destinés au financement de projets au Maroc. Les entreprises automobiles chinoises ont in­vesti massivement dans des usines de fabri­cation de moyeux d'automobiles à Tanger, d'ensembles de rechange comme les clima­tiseurs et les biellettes de direction d'auto­mobiles à Kénitra. La centrale thermique de Jerada d'une capacité de 350 mégawatts, réalisée par une entreprise chinoise, a ré­cemment été mise en service officiellement. Sans compter que les stratégies de dévelop­pement de la Chine et du Maroc sont com­patibles et les coopérations industrielles se complètent mutuellement.
La littérature marocaine sous le ciel chinois
Au mois d'août 2018, la 25e édition du Salon international du Livre de Pékin a choisi le Maroc comme invité d'honneur. Premier pays africain à avoir ce privilège, il participe par plus de 500 titres rassem­blant des publications du ministère de la Culture, en plus de celles des Archives du Maroc, du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, du Conseil national des Droits de l'Homme, de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, de l'Agence de l'Oriental, de l'Institut Royal de la culture amazighe et de l'Office national marocain du tourisme, sans compter un fonds constitué de 300 titres destinés à la vente appartenant aux maisons d'édition qui ont reçu le soutien du ministère de la Culture et de la Communication.
Par la même occasion, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, Fathallah Oualalou a remporté le prix spécial du livre de Chine pour son ouvrage « La Chine et nous ...Répondre au second dépassement ». Le livre, publié par le centre culturel arabe à Casablanca, décrit et analyse l'exploit incroyable accompli par la Chine qui a réussi, en un tiers de siècle, à se hisser d'un pays en développement à une économie émergente, puis une puissance économique mondiale.
De là de nouvelles opportunités de coopération émergent ; et en fervents défenseurs du libre-échange, la Chine et le Maroc avaient lancé l'initiative d'un accord dans ce sens, il y a plusieurs an­nées.
Répondant donc à une volonté des deux dirigeants, Rabat et Pékin s'en­gagent dans l'élaboration d'un partena­riat stratégique dans le but d'intensifier les échanges commerciaux et favoriser les investissements.
Faut-il rappeler qu'aujourd'hui alors que des entreprises chinoises explorent toutes les possibilités de coopération avec le Royaume dans tous les secteurs notamment l'implantation d'usines de fabrication de véhicules électriques et de participation dans plusieurs pro­jets tels que la finance, les centrales électriques, l'énergie renouvelable, le gaz naturel, etc, la Chine est devenue le troisième partenaire commercial du Maroc et favorise le développement des investissements dans les domaines de la manufacture, de la fabrication de l'au­tomobile, de l'aéronautique et de l'élec­tronique?
La Chine et sa nouvelle politique de la chinafrique
La Chine plaide, depuis toujours, pour un développement partagé avec les pays du continent. Dans ce sens, elle a fourni, dans la me­sure de ses possibilités, des aides pour améliorer les in­frastructures, renforcer les capacités de production et relever le niveau de vie de la population.
Ce qui revient à dire que l'empire du Milieu, qui s'est fixé l'objectif d'assu­rer -d'ici au milieu du XXIe siècle- son grand retour sur la scène mondiale, bé­néficie d'une cote de popularité confor­table en Afrique, désormais au coeur de l'échiquier international. D'ailleurs, en seulement dix ans, la diplomatie chinoise a visité la quasi-totalité des pays africains. De surcroît, la Chine qui investit sur le continent africain est consciente du rôle stratégique que pour­rait jouer le Maroc en tant que pont pour favoriser la coopération entre la Chine et les pays africains. C'est dire que les relations sino-africaines entrent dans une nouvelle ère sur les plans écono­mique et politique.
Premier investisseur en Afrique en 2016 avec 36,1 milliards de dol­lars (30 milliards d'euros) engagés et porteur du projet pharaonique de la nouvelle Route de la soie (One Belt One Road), 9.000 entreprises privées chinoises seraient déjà sur le continent, majoritairement des PME qui oeuvrent et prospèrent dans la manufacture, l'agriculture, la banque, les assurances, les télécoms, le logement, le transport et la logistique. Les taux de rentabilité de certaines de ces entreprises en Afrique seraient amortis en moins d'un an se­lon le cabinet Mckinsey. Les profits du secteur privé chinois en Afrique pour­raient atteindre 440 milliards de dollars en 2025.
Le Maroc attire les grands groupes chinois
Les relations entre la Chine et le Maroc n'ont jamais connu un dévelop­pement d'une telle qualité et ce n'est qu'un reflet des rapports ancrés dans l'histoire des deux pays. Déjà, la visite historique du Premier ministre Zhou Enlai, dans quatorze pays asiatiques et africains a jeté une base solide, dans les années 1960, pour les relations sino-ma­rocaines et sino-africaines. Depuis, les échanges se sont renforcés si bien que le président Xi Jinping a présidé, au cours des cinq dernières années, deux sommets du Forum sur la coopération sino-africaine.
Aujourd'hui donc, toutes les condi­tions sont réunies pour renforcer le partenariat stratégique sino-africain. Et c'est encouragés par la stratégie « sor­tir du pays » du gouvernement chinois que de grands groupes investissent en Afrique et y portent un intérêt croissant en général et au Royaume en particulier. Après Haite qui a renouvelé son enga­gement dans le cadre du projet «Cité Mohammed VI Tanger Tech», BYD a signé avec le Royaume un protocole d'accord portant sur l'implantation d'une usine de voitures électriques près de Tanger, en plus de la construction de trois autres usines, l'une de batteries électriques, l'autre de bus et de camions électriques et la dernière destinée à la fabrication des trains électriques. En 2017, le groupe chinois Citic a promis d'investir près de 350 millions d'euros au Maroc.
Par ailleurs, le projet de la Tour Rabat-Salé (qui sera la plus haute d'Afrique avec 250 mètres), porté par Othman Benjelloun est financé par son établissement BMCE Bank, mais la maî­trise d'ouvrage a été confiée à la China Railway Construction Corporation In­ternational, ainsi qu'aux Marocains de TGCC.
Des entreprises chinoises et espa­gnoles ont réalisé ensemble les stations d'énergie solaire Noor Ouarzazate CSP (Concentrating Solar Power) Phase I et II. C'est l'une des plus grandes cen­trales électriques solaires en cours de construction dans le monde.
Barid Al-Maghrib et China Post Group : Une coopération pour faciliter la vie aux citoyens
En juin 2018, Le Groupe Barid Al-Maghrib (GBAM) et l'opérateur pos­tal chinois China Post Group ont signé trois conventions de coopéra­tion visant à renforcer les échanges e-commerce et à faciliter le transfert d'argent entre le Maroc et la Chine. Ces conventions viennent concrétiser le protocole d'accord de coopération (MOU), signé à Rabat, en septembre 2017, entre Barid Al-Maghrib et la poste chinoise qui prévoyait le renforce­ment du partage de savoir-faire entre les deux organisations internationales, notamment via le développement conjoint de leurs services financiers, en particulier les transferts électroniques de fonds, les services bancaires et les services postaux. Il s'agit, dans un premier temps, de la création d'une « marketplace » hébergée depuis la plateforme e-commerce Ule.com de China Post Group et sera directement administrée par GBAM pour promou­voir la vente des produits marocains sur le marché chinois. Ensuite, prévoir la mise en place d'une offre de colis plus adaptée au marché e-commerce. Enfin, la troisième convention encadrera la mise en place d'un corridor pour le transfert d'argent entre les deux pays.
En matière de télécommunications, l'entreprise chinoise Huawei est l'un des principaux fournisseurs des trois opérateurs marocains.
Ainsi des progrès considérables marquent les relations sino-marocaines dans divers domaines de coopération et les deux pays pourront renforcer leur partenariat dans le domaine de l'indus­trie, de la pêche et des infrastructures portuaires et ferroviaires pour faire du Maroc un hub commercial et lo­gistique à l'extrémité ouest des «Nou­velles Routes de la soie». Dans ce des­sein, l'ambassade de Chine au Maroc a établi avec le ministère des Affaires étrangères un comité pour échanger et réfléchir aux projets à réaliser de gou­vernement à gouvernement.
Un avenir prometteur pour le partenariat sino-marocain
En ce sens, le Maroc et la Chine, qui disposent, aujourd'hui, de pas moins de 700 accords publics et privés, ont signé, en mars 2019, à Rabat, une convention de coopération économique et technique d'un montant de près de 140 millions de dirhams destiné à financer des projets pu­blics, arrêtés d'un commun accord entre les deux parties. Celles-ci vont conce­voir, ensemble et dans un avenir proche, des projets pilotes portant sur plusieurs secteurs stratégiques pour le Royaume, comme les TIC ou l'éducation nationale.
Grâce aux efforts conjugués des deux pays, la coopération pragmatique si­no-marocaine jouera un rôle exemplaire dans la région et profitera à tout le monde.
« Tout en saluant les acquis engrangés en faveur du développement des relations sino-marocaines, Je tiens à assurer Votre Excellence de Ma ferme détermination d'oeuvrer, de concert avec Vous, au ren­forcement du partenariat stratégique entre nos deux pays et son extension vers de nouveaux secteurs prometteurs », a dit le Souverain dans un message adressé au président chinois à l'occasion du 60e anni­versaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-marocaines. Répon­dant à une volonté sincère de raffermir les liens d'amitié séculaire, de coopération fructueuse et de dialogue constructif qui unissent le Maroc et la Chine, le Souve­rain s'est félicité de « la richesse du pa­trimoine historique et culturel sur lequel reposent les relations sino-marocaines, des rapports privilégiés qui ne cessent de se renforcer d'année en année, à tous les niveaux, et plus particulièrement dans le cadre du partenariat stratégique dont nous avons posé les jalons lors de Ma vi­site dans Votre pays ami, en mai 2016 ». Dans ce cadre, les relations politiques entre le Maroc et la Chine ont connu un essor particulièrement important, marqué du sceau de l'estime, de la confiance, de la solidarité et du soutien mutuel concer­nant les questions de priorité nationale et d'intérêt commun, notamment celles se rapportant à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale
Aujourd'hui deuxième économie dans le monde, la Chine possède des fonds, des technologies, des équipements et des expériences de gestion, tandis que le Ma­roc, de son côté, a surtout des atouts, vu l'abondance de ses ressources humaines, la haute performance de ses mains-d'oeuvre et la grande capacité de son mar­ché.
C'est donc le moment opportun pour les deux pays d'allier leurs atouts respec­tifs, renforcer le partenariat stratégique sino-marocain, et défendre leurs intérêts et ceux des pays africains.
Les Chinois, de plus en plus séduits par le Maroc
Il va sans dire que le Tourisme est l'un des sec­teurs prometteurs pour la promotion des re­lations sino-africaines. D'ailleurs, la nette amé­lioration de la connaissance mutuelle, en plus du développement des échanges grâce à la coopéra­tion touristique ont ouvert une nouvelle fenêtre pour un meilleur rapprochement entre les peuples chinois et marocain et ont permis une forte aug­mentation des opportunités de coopération. « Un littoral long de plus 3.500 km, un désert immense, des montagnes enneigées, plusieurs villes im­périales et tant de sites pittoresques ainsi qu'un riche patrimoine culturel » lit-on dans l'une des éditions du « Quotidien du Peuple », l'organe de presse officiel du Comité central du Parti commu­niste chinois. Avant d'ajouter que le tourisme est « l'une des industries piliers » du Maroc et que le gouvernement, qui espère faire du pays l'une des 20 premières destinations touristiques au monde d'ici 2020, accorde en conséquence de plus en plus d'attention aux touristes chinois.
Ceci ne pouvait avoir lieu sans la décision royale qui a donné une impulsion sans précédent aux flux touristiques et aux relations économiques et commerciales bilatérales. En effet, la déci­sion d'exemption de visas pour les ressortissants chinois a engendré une hausse remarquable des visites d'affaires chinoises et des arrivées de tou­ristes de l'empire du Milieu. Mais l'augmentation rapide du nombre de touristes est également due à la situation politique et économique stable au Maroc et aux bonnes relations bilatérales entre la Chine et le Maroc.
D'ailleurs, pendant la visite royale à Pékin en mai 2016, le tourisme était l'un des principaux sujets des accords de coopération. Le directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), Abderrafie Zouiten avait affirmé que « Cette dynamique constitue l'un des premiers résultats d'une stratégie spécifique au marché chinois que nous avons mise en oeuvre et qui bé­néficie du soutien des plus hautes autorités du pays ».
Force donc est de rappeler qu'entre 2015 et 2016, le nombre de touristes chinois qui ont visité le Maroc s'est multiplié par quatre. A fin 2016, ils étaient plus de 20.000. Ce qui a valu au Ma­roc d'emporter le prix « Best Potential Destina­tion 2016 » à l'occasion de la 6e édition du Forum Global times, un quotidien chinois très influent, devançant ainsi des destinations mondiales telles que la France, l'Allemagne et la Thaïlande.
Par la suite, le nombre des touristes chinois a grimpé à près de 120.000 en 2017 et près de 200.000 en 2018. Désormais, ils sont nombreux à venir découvrir ce beau pays aux mille facettes, qui figure parmi leurs destinations les plus privi­légiées.
De ce fait, la coopération économique et com­merciale sino-marocaine est en train de tracer, in­contestablement, une nouvelle ère brillante comme l'ambitionnent les dirigeants des deux pays et ce grâce à l'impulsion des parties gouvernementales appuyée par les milieux d'affaires des deux pays.
Dans ce sens, l'ambassade de Chine au Maroc entend travailler plus étroitement avec les orga­nismes marocains concernés pour rendre cette coopération plus riche et plus fructueuse et en faire un pilier du partenariat stratégique sino-marocain.
Le ministre du Tourisme Mohamed Sajid, a, pour sa part, souligné, lors du Forum du tourisme Chine-Maroc, qui a eu lieu en février 2018 à Ca­sablanca, que le Maroc attache une grande impor­tance à la coopération dans le tourisme et qu'il continuera à améliorer les infrastructures touris­tiques du pays, à renforcer les investissements dans ce secteur et à promouvoir la destination Maroc auprès des touristes chinois pour accueil­lir quelque 500.000 touristes chinois par an d'ici 2020, année prévue pour l'organisation de l'année du Maroc en Chine et l'Année de la Chine au Ma­roc.
A rappeler qu'avec ses 120 millions de touristes annuels dont 30 millions choisissent des vols long courrier, la Chine se targue d'être le premier pour­voyeur de touristes au monde.
La culture et la Santé pour un meilleur rapprochement
Alors que la Chine distribue massivement des bourses aux étudiants du continent, les instituts Confucius -avec les 48 établissements installés en Afrique- diffusent l'idéologie chinoise et pro­posent des cours de mandarin. Le Maroc étant le seul pays arabe qui compte trois de ces instituts, les Marocains, intéressés de plus en plus par l'ap­prentissage du mandarin, en profitent que ce soit à Casablanca, à Rabat ou à Tanger depuis 2009 en vue d'apprendre la langue chinoise et découvrir de près la culture de ce géant asiatique, ce qui a pous­sé les autorités des deux pays à étudier les pos­sibilités de soutenir l'enseignement de la langue chinoise au niveau du Royaume.
A Rabat, un centre culturel chinois a été créé dans le cadre de l'Initiative chinoise « La Ceinture et la Route » et abrite plusieurs événements qui in­troduisent les Marocains à la culture chinoise et favorisent l'installation de ponts de connaissance entre les peuples des deux pays.
Dans le domaine de la santé, la coopération bila­térale sera renforcée par l'ouverture d'un centre de santé à Casablanca courant 2019, sachant que depuis 1975 la Chine n'a pas cessé de fournir des services de santé distingués au profit du peuple marocain, mobilise une équipe composée de 78 cades de santé pour venir en aide aux Marocains dans les différentes régions du Royaume.


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