Le rideau est tombé, dimanche soir à Rissani, sur la 16ème rencontre Sijilmassa du Melhoun, initié par le ministère de la Culture en partenariat avec la province d'Errachidia. Lors de la soirée de clôture riche en couleurs et en sensations, les férus de l'art du Melhoun ont pu savourer, dans un décor des plus sublimes offert par le Centre des études et des recherches alaouites (CERA), un plateau varié animé par les orchestres de l'association Tafilalet conduit par Mustapha Youssoufi, une sélection de Meknès présidée par Mohamed Khyati, la sélection de Zemmour, El Jadida, Safi et Casablanca dirigé par Abdelmajid Rahimi. La cérémonie de clôture a été marquée également par la remise des prix relatifs au concours du chant des poèmes du Melhoun dédiée aux jeunes de la région âgés de moins de dix-huit ans. Référence à une culture populaire composée où coexistent le religieux, le profane et le fantastique, le Melhoun, qui est certes un art du sens et du texte, ne peut se résumer à la seule poésie ou musique exprimant des sentiments. Pour cette édition baptisée au nom de l'un des grands poètes du Melhoun "Thami M'daghri", les organisateurs avaient conçu un programme riche et varié avec la participation des orchestres et troupes du Melhoun les plus en vue sur la scène nationale, à l'image des associations de Sijilmassa, Marrakech, Salé, Kénitra, Fès, Meknès et Errachidia. Initiée en partenariat avec la province d'Errachidia, cette édition a été marquée par un hommage rendu à l'endroit de beaucoup d'artistes ayant laissé leur empreinte dans cet art, par leur apport artistique, leurs poèmes ou leurs mélodies, en l'occurrence Ahmed Agoumi de Meknès et El Habib Bouhida de Tizimi, Errachidia. La cérémonie d'ouverture a été marquée par la présentation d'une épopée composée de trois parties, et baptisée "spectacle du Melhoun fidélité". Réalisée par Abdelmajid Fennich, cette épopée a été présentée sous forme théâtrale. Le Melhoun, forme des plus élaborées en matière de versification en arabe dialectal marocain, constitue un vaste répertoire de poèmes que perpétue une tradition de chants et de manuscrits, et qui, au fil des siècles, s'est distingué par ses prouesses poétiques et métriques. Le public qui a afflué, comme à l'accoutumée vers les scènes d'Errachidia, Erfoud et Rissani, a pu ainsi apprécier les prestations d'orchestres présidés par Fouad El Ameri, Mohamed Amtrou, Fatima Haddad et Abdelali El Briki.