La ministre de la Santé, Mme Yasmina Baddou a souligné, lundi à Genève, l'importance de la 63ème session de l'Assemblée mondiale de la Santé qui traitera de plusieurs thèmes et procédera à une évaluation de l'épidémie de la grippe A/H1N1. "Cette session est importante d'autant qu'elle vient juste après l'épidémie de la grippe A/H1N1 que le monde a vécue. C'est le moment de procéder à une évaluation", a indiqué Mme Baddou, dans une déclaration à MAP-Genève. La ministre, qui conduit une forte délégation marocaine à cette 63ème session de l'Assemblée mondiale de la Santé, ouverte dans la journée au Palais des Nations, a précisé à cet effet que des ateliers sont prévus pour "voir comment affronter à l'avenir ce genre d'épidémies, comment fabriquer les vaccins à temps et surtout comment assurer une distribution égale des vaccins à tous les pays". Elle a fait état à ce propos d'un "problème d'inégalité entre les pays", constaté lors de cette épidémie. "Il y a les pays qui n'ont pas les moyens d'accéder aux vaccins et ceux qui ont les moyens, mais qui n'ont pas été servis en premier", a-t-elle fait remarquer. Mme Baddou a ajouté que l'Assemblée débattra aussi de l'évaluation de la gravité de la situation en relation avec la grippe A/H1N1, estimant que les critères retenus à cette fin n'étaient finalement pas de bons critères. La ministre a, néanmoins, fait savoir que les différents groupes de l'OMS n'allaient pas s'inscrire dans une démarche critique vis-à-vis de l'Organisation onusienne s'agissant de sa gestion de l'épidémie. "La démarche critique n'est pas constructive", a-t-elle dit, appelant plutôt à agir pour améliorer les choses. "A notre sens, l'OMS n'a pas commis d'erreur, les systèmes d'évaluation mis en place ont démontré qu'il y avait gravité, alors qu'il n'y en avait pas. Mais quand on est responsable est ce qu'on a le choix de minimiser la gravité (de la grippe A/H1N1) quand on sait que la grippe a tué dans le passé des millions de personnes", a-t-elle dit, rappelant que c'est le principe de précaution qui a primé. Elle a toutefois appelé à revoir les systèmes d'évaluation. La ministre a ajouté que les participants à cette session se pencheront en outre sur l'examen des maladies transmissibles, comme la tuberculose, le malaria, le sida, qui continuent à faire des ravages à travers le monde et qui font partie des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). En marge de cette session, la ministre de la santé et la délégation l'accompagnant, ont pris part à une session extraordinaire du Conseil des ministres arabes de la santé portant sur la coordination entre ces ministres lors des travaux de la 63ème session de l'Assemblée mondiale de la Santé.
Elle a, dans ce même cadre, présidé une réunion du Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale (EMRO), en sa qualité de présidente de l'actuelle session dudit Bureau. Mme Baddou a indiqué avoir suggéré, lors de cette réunion, d'inclure dans l'ordre du jour de la prochaine session de l'EMRO l'examen des trois objectifs du millénaire pour la santé, en l'occurrence la santé maternelle, la santé infantile et le Sida, le paludisme, la tuberculose, ou de tenir une réunion extraordinaire pour redynamiser le programme relatif à ces OMD, se félicitant de voir le Maroc réduire la mortalité maternelle de près de la moitié, grâce au programme qu'il a initié depuis deux ans. Le Royaume vient aussi d'avoir la certification de l'OMS de l'élimination du paludisme autochtone grâce à un programme de lutte anti-paludique qui a duré plus de 40 ans et qui a été mené par le ministère de la santé et les différents professionnels de la santé. Le directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies, Dr. Omar El Menzhi, qui fait partie de la délégation accompagnant Mme Baddou à cette rencontre, a indiqué que cet objectif a été atteint grâce à la multisectorialité et aux efforts déployés à cette fin par l'ensemble des acteurs (responsables à tous les niveaux, infirmiers, médecins, gestionnaires). Selon lui, cette certification a été signifiée au ministère de la santé par la directrice générale de l'OMS, Mme Margaret Chan, qui a félicité le Maroc pour cette prouesse et considéré le Royaume comme un modèle à suivre. La délégation marocaine à cette 63ème session de l'Assemblée mondiale de la Santé est composée également de l'inspecteur général du ministère de la santé, Dr. Mustapha El Ismaili Alaoui, du directeur de la planification et des ressources financières, M. Jilali Hazim, du directeur du médicament et de la pharmacie, Dr. Omar Bouazza, du directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires, Dr. Abdellali Alaoui Belghiti, de la directrice de la réglementation et du contentieux, Mme Khadija Meshak, du chef de la division de l'approvisionnement, Dr. Sophia Aghnaj et du Dr. Mohamed Adnane Ammor, conseiller au cabinet de la ministre de la santé. L'Assemblée mondiale de la Santé est l'organe décisionnel suprême de l'OMS. Elle se réunit généralement à Genève en mai chaque année avec la participation des délégations des 193 Etats Membres de l'Organisation onusienne.