Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a souligné samedi la nécessité de perpétuer la mémoire du Marocain Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des skinheads du Front national (FN) au cortège du 1er Mai 1995, réaffirmant sa condamnation de cet acte abject visant un homme "simplement par ce qu'il est arabe". "Il ne faut pas oublier qu'un homme a perdu la vie simplement parce qu'il est arabe" et que ses meurtriers l'avaient "jeté dans la Seine à cause de son identité", a-t-il dit après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied d'une plaque commémorative de la disparition de Brahim Bouarram sur le Pont du Carrousel à Paris. "A la mémoire de Brahim Bouarram, 1965-1995, victime du racisme, assassiné en ces lieux le 1-er mai 1995", lit-t-on sur la plaque voulue par le maire de Paris pour souligner l'engagement de sa ville et de ses habitants contre le racisme et la discrimination. "Je viens ici chaque année parce que malheureusement lorsqu'un acte aussi cruel se déroule, cela ne rend pas la société mieux préservée et plus intelligente", a-t-dit, déplorant que la "bêtise humaine et la violence de l'homme continuent de se manifester". Delanoë a saisi l'occasion pour regretter ce qu'il a appelé l'instrumentalisation par certains partis du débat sur l'identité nationale de la France et la burqa, motivé, selon lui, par des considérations électorales destinées à "récupérer les voix" de l'extrême droite. "L'identité de la France s'enrichie des apports culturels des uns et des autres", a-t-il insisté. Un rassemblement à la mémoire de Brahim Bouarram est également prévu le même jour sur les lieux de son assassinat, à l'appel de différentes associations de défense des droits des migrants et de lutte contre le racisme en France.