Le découpage territorial régional constitue la clé de réussite du chantier de la régionalisation visant à réaliser le développement global durable, a indiqué, samedi à Rabat, M. Abdeslam Al Mesbahi, Secrétaire d'Etat chargé du développement territorial. Intervenant à la séance du soir du colloque sur "La pensée et le système constitutionnels et les perspectives de développement au XXè siècle (1910-2010)" et "le système régional", organisé par la Fondation Allal El Fassi, à l'occasion du centenaire de la naissance d'Allal El Fassi, M. Al Mesbahi a ajouté que le découpage territorial régional doit être en harmonie avec les objectifs du modèle de la régionalisation choisi, se reflétant par la réalisation du développement démocratique, de la gouvernance locale, la proximité du citoyen et l'accélération de la déconcentration. M. Al Mesbahi, membre du comité central du parti de l'Istiqlal, a relevé que tout découpage territorial doit se faire à la lumière du développement territorial, estimant que la réalisation de celui-ci nécessite la mise en place de mécanismes de complémentarité, d'équilibre, de solidarité, de concurrence et de diversité. De son côté, le professeur universitaire Mohamed Laâraj a appelé à doter la région de ressources financières autonomes afin de lui permettre d'être un opérateur essentiel dans la réalisation d'un véritable développement économique et social et un moyen de décollage économique. Il a mis l'accent sur la nécessité d'adopter un découpage territorial prenant en compte les spécificités régionales basées sur les facteurs linguistique, géographique et historique, d'octroyer à la région des attributions économiques et sociales et de créer un ensemble d'institutions à même de soutenir l'action des régions. Pour sa part, le professeur universitaire Abdelali Hami Eddine, a passé en revue les étapes franchies par le processus de régionalisation au Maroc avant même le protectorat jusqu'à nos jours, rappelant que "ces expériences n'ont pas débouché sur des résultats positifs, à divers niveaux". Il a appelé à donner un nouveau contenu à la régionalisation à même d'aboutir à des effets positifs sur les plans économique et social et à octroyer à la région des compétences lui permettant de gérer ses propres affaires de façon autonome, à travers des structures fortes élues de façon démocratique. Quatre autres colloques sont également prévus au cours de l'année 2010. Le premier colloque avait eu lieu en février dernier sur "la genèse de la pensée politique marocaine, son évolution et l'évolution de la diplomatie marocaine entre 1910 et 2010".