L'enquête judiciaire au cours de laquelle plusieurs personnes ont été écrouées et entendues pour leur implication présumée dans la prise d'otage en Mauritanie met en cause ''les complicités dans l'appareil militaire du Polisario avec la nébuleuse terroriste'', souligne jeudi ''le quotidien de Nouakchott''. Selon le journal mauritanien privé, l'enquête confirme ''l'existence de ramifications d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans plusieurs régions de la sous-région". "L'organisation terroriste recruterait à tour de bras pour renflouer ses caisses, et outre la prise d'otage, AQMI survivrait du trafic de drogue'', relève la publication. ''Ce serait peut être invraisemblable, mais pourtant vrai. Les principaux dealers, qui travaillent en étroite collaboration avec AQMI sont notoirement connus, ont même pignon sur rue et exerçaient ce commerce lucratif (enlèvement et trafic de drogue) en se voilant à peine'', souligne-t-elle. Pour +le quotidien de Nouakchott+, "aujourd'hui, l'enquête judiciaire a des noms. Les enlèvements opérés contre des étrangers en Mauritanie, en novembre et décembre 2009, ainsi que les accrochages de février 2010 avec des trafiquants de drogue armés jusqu'aux dents, ont révélé l'ampleur des réseaux tissés par AQMI dans toute la sous-région et plus singulièrement parmi les rangs des guérilleros sahraouis''. Et d'ajouter que "l'implication de certains chefs des régions militaires du Polisario dans certains trafics, longtemps suspectés, est une nouvelle donne que pourrait favoriser la démobilisation des combattants du Polisario. Leur reconversion dans les différents trafics, source d'insécurité pour toute la région, n'est pas exclue''. C'est d'ailleurs pour cette raison et du fait de la présence de groupes armés, de trafics en tout genre, à nos frontières avec l'Algérie et le Mali (nord et nord-est) transformant cette partie en une véritable passoire, que les autorités nationales ont décidé de la boucler. Pour mettre fin à cette situation qui générait une insécurité permanente, conclut la publication, l'Etat a décidé d'exercer son autorité sur une bande de 20.000 Km en y créant 35 check-points obligatoires, une zone militaire fermée qui en dit long sur l'emprise que les trafiquants avaient sur la zone, devenue une zone de prédilection pour les activités terroristes et les trafics de drogue.