Plusieurs intervenants réunis lors d'un colloque, à Rabat, sous le thème " Réflexions stratégiques et Think Tanks dans les pays arabes " ont souligné la nécessité de favoriser la création et le renforcement de tels groupes de réflexion dans les pays arabes. Lors de ce 11ème colloque international, qui se tient du 25 au 26 mars à Rabat, à l'initiative de l'université Mohammed V Souissi, du Centre des études stratégiques et de gouvernance (CESG), et de la Revue marocaine d'Audit et de Développement, les intervenants ont mis également l'accent sur le rôle prépondérant de ces groupements pour développer la réflexion, approfondir le débat et contribuer à la formulation de politiques publiques efficaces. A cette occasion, le représentant du Président de l'Université Mohammed V Souissi, M. Taïeb Chkili, a affirmé que les pays maghrébins et arabes, tout comme les pays en développement, ont besoin de think tanks très forts pour qu'ils puissent contribuer au développement de la gouvernance. Dans cette optique, il a soulevé un ensemble de questions, ayant trait notamment à l'état des lieux des think tanks dans les pays du Maghreb, leur fonctionnement et leur rôle. Il a signalé en outre que parmi les objectifs de ces rassemblements figure la contribution à l'évaluation des mécanismes visant à renforcer les capacités et l'indépendance des institutions d'expertise dans le processus de production de la culture et dans la relation avec le parlement, le gouvernement et l'opinion publique. Intervenant lors de cette manifestation, le Doyen de la Faculté de droit de Mohammedia, M. Mohamed Dasser, a signalé que les think tanks mènent, à divers échelons, des recherches sur les problèmes et les solutions politiques, évaluent les programmes gouvernementaux et servent à la création de réseaux l'échange d'idées. Il a précisé aussi que ces groupements qui se consacrent à la recherche indépendante sont devenus des maillons indispensables dans la scène politique car ils contribuent à faire de la démocratie une réalité, en agissant comme incubateurs d'idées. Cela explique, poursuit-il, l'entrée progressive de ce terme sur la scène politique et prouve que les think tanks ont un avenir florissant devant eux. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Organisation Mondiale de la Diaspora Africaine (OMDA), M. Abdoulaye Keita, a insisté sur la question de l'indépendance des think tanks à l'égard des intérêts privés ou publics ainsi que sur les sources de leur financement. Nous avons besoin, a-t-il dit, de think tanks en Afrique pour faire une analyse objective, fondée sur des méthodes scientifiques en vue de bien commun, et non au profit d'intérêts particuliers. De fait, les think tanks peuvent jouer un rôle crucial dans la mise à disposition d'informations nécessaires et l'enrichissement des débats nationaux sur les choix qui s'offrent en matière politique. De son côté, le président du CECG, M. Mohamed Harakat a noté que cette conférence aspire à répondre aux questions relatives aux conditions du développement des think tanks, et aux ressources humaines et financières nécessaires au bon fonctionnement de ces organisations. Au programme de ce colloque, figurent un ensemble d'axes tels que " les modèles et expériences étrangères de réflexion stratégique de Think tanks et leur rôle dans l'élaboration et la conduite des politiques publiques ", " Etats des lieux pratiques de l'analyse stratégique et des think tanks dans les pays arabes ", et " Les contraintes et perspectives de la réforme de l'expertise et du think tanks ". Concourent également à l'organisation de cette rencontre l'Université sans frontière, le Centre européen universitaire de l'Université de Nancy II, la fondation Hans Seidel d'Allemagne, l'Ambassade de France à Rabat, l'Université Hassan II de Mohammedia et le globale Governance Center.