L'organisation de campagnes de sensibilisation et d'information est nécessaire pour promouvoir l'essor de la greffe rénale au Maroc, ont estimé les participants à une rencontre organisée, mercredi soir à Oujda, à l'occasion de la Journée mondiale du Rein. Saluant les efforts déployés ces dix dernières années par le Royaume pour le développement du prélèvement et de la transplantation d'organes, les intervenants ont appelé à approfondir le débat et la réflexion entre décideurs politiques, professionnels de la santé, ouléma et société civile pour renforcer les acquis et éclairer l'opinion public sur les différents aspects de ce volet de la médecine, y compris éthique et religieux. Rappelant que le Maroc est le premier maghrébin à avoir réalisé une greffe rénale, ils ont déploré le retard accusé actuellement dans ce domaine aussi bien par rapport à des pays voisins, notamment l'Algérie et la Tunisie, qu'en comparaison avec l'Arabie Saoudite et la Jordanie qui ont atteint des résultats bien plus importants. Et les participants d'ajouter, chiffres à l'appui, qu'au niveau national le décalage est énorme entre le nombre des nouveaux inscrits sur les listes d'attente et celui des personnes ayant bénéficié de la transplantation, qui demeure la méthode de choix du traitement de l'insuffisance rénale chronique. La greffe rénale est réalisée chez les personnes en insuffisance rénale terminale, qui ne peuvent survivre sans des séances de dialyse, longues et coûteuses, ont-ils expliqué, saluant la mise en place au Maroc d'un cadre juridique qui consacre le don, le prélèvement et la transplantation d'organes et de tissus (loi 16-98), l'augmentation du nombre des centres agréés et les facilités de financements offerts dans le cadre de la couverture médicale. Ces mesures doivent êtres complétées par la formation et par des campagnes de sensibilisation aussi bien au profit du corps médical et des citoyens pour qu'ils comprennent et acceptent le prélèvement d'organes qu'au profit des patients pour une meilleure prise de conscience de l'importance de la transplantation à tous les niveaux. Les débats lors de cette rencontre, marquée par une intervention du président du conseil régional des ouléma de l'Oriental, M. Mustapha Ben Hamza, qui a souligné que les ouléma ont toujours été d'accord avec ce genre d'interventions médicales qui ont pour objectif de sauver des vies humaines, ont été axés sur "La transplantation d'organes au Maghreb", "prélèvement et greffes au Maroc: réalité et perspectives", "greffe rénale à partir d'un donneur vivant: aspects chirurgicaux" et "transplantation rénale en France". La rencontré a été organisée par l'association France-Maroc dialyse, la Fédération marocaine des associations de soutien des insuffisants rénaux et de transplantation d'organes, l'association d'aide aux insuffisants rénaux à Oujda et la délégation régionale de la santé. La célébration de la journée mondiale du rein à Oujda a été marquée de même par l'organisation d'une campagne de dépistage et de sensibilisation sur l'insuffisance rénale et les facteurs de risque au profit de plus 350 personnes démunies.