L'appui des associations agissantes en matière de lutte contre le Sida et leur implication effective constituent le gage de la réussite de toute action entreprise dans ce domaine, a souligné samedi à Marrakech, le docteur Cheikh Tidiane Tall, président du Conseil Africain des Organisations d'Action contre le Sida (AFRICASO). M. Tidiane Tall qui s'exprimait à l'ouverture des travaux de la 3ème rencontre de NANASO (Réseau d'Afrique du Nord des organisations de la société civile pour la lutte contre le Sida), sous le thème " unifions nos forces " a ajouté que " sans une implication effective de la société civile, l'accès au ressources et aux services adéquats demeure impossible ". Il a, dans ce contexte, plaidé en faveur davantage de professionnalisme des associations agissantes en matière de lutte contre le Sida et leur dotation en moyens suffisants, estimant qu'il s'agit là d'une condition indispensable " si on veut vraiment atteindre des résultats satisfaisants et mener des actions efficientes en matière de lutte contre cette épidémie ". Après avoir mis en lumière les opportunités existantes pour une implication effective de la société civile dans ce domaine, M. Tidiane Tall a mis l'accent sur l'importance de la coopération et du partenariat entre les différents réseaux agissants en matière de lutte contre le Sida. Il a en outre tenu à indiquer que les pays de la région sont confrontés à nombre de défis liés, entre autres, à la pérennisation de l'accès au traitement, à la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH, et à la mobilisation des ressources. M. Tidiane Tall a déploré également le fait que les pays engagent de moins en moins de ressources domestiques pour lutter contre le Sida, estimant qu'il appartient à chacune des parties prenantes (gouvernements, système des Nations Unies, et société civile) de jouer pleinement son rôle, surtout que le Sida demeure un fléau qui exige une réponse " communautaire ", " coordonnée " et " concertée ". M. Kamal Alami, représentant de l'ONUSIDA- Maroc s'est félicité, quant à lui, de l'organisation de cette rencontre qui traite d'un domaine fondamental en la matière et qui est celui du réseautage entre les associations de lutte contre le Sida des pays et auquel l'ONUSIDA accorde une grande importance étant donné la place de la société civile dans l'accès universel à la prévention, aux soins à l'appui. Et de poursuivre que le rapport sur l'épidémie mondiale du sida, produit à l'occasion de la célébration de la journée mondiale contre le Sida, initiée sous le thème " accès universel et droits humains ", a mis en évidence les progrès enregistrés dans le contrôle de l'épidémie mais aussi les défis et obstacles qui continuent à se poser. " Si des signes encourageants ont été notés dans la situation mondiale et en particulier la diminution du nombre estimé de nouvelles infections de 17 pc depuis 2001. Ceux-ci ne sont pas encore perceptibles de manière évidente dans la région MENA étant donné que le nombre estimé de nouvelle infections est passé de 200.000 en 2001 à 310.000 en 2008 et le nombre estimé de décès dus au Sida serait passé de 11.000 à 20.000 ", a précisé M. Alami. M. Alami a également salué les efforts consentis par le Maroc dans la mise en Âœuvre du plan stratégique national de lutte contre le Sida 2007/2011, mettant en exergue l'engagement au plus haut niveau de l'Etat, et la multisectorialité instaurée depuis plusieurs années qui constituent actuellement des éléments fondamentaux dans la riposte nationale. Mme Nadia Bazad, présidente de l'OPALS (Organisation Panafricaine de Lutte Contre le Sida) a rappelé, quant à elle, que l'organisation de cette rencontre intervient dans un contexte particulier marqué par l'émergence de nouvelles épidémies ayant suscité davantage de mobilisation des énergies mondiales et beaucoup d'intérêt de leur part, au moment où ce dernier a été accordé au SIDA. Mme Bazad a souligné aussi la nécessité de doubler d'efforts, d'unifier les rangs et d'agir de concertation en consolidant les partenariats et la coopération entre les différents réseaux agissant en matière de lutte contre le sida, aussi bien aux niveaux national, régional que continental afin de pouvoir relever tous les défis imposés en la matière. Quant aux autres intervenants, ils ont été unanimes à souligner l'impératif de promouvoir l'échange d'expériences et d'expertises entre les associations agissantes en matière de lutte contre le Sida, notant que sans des actions concertées, la proposition de projets porteurs de ressources, le renforcement du rôle de la société civile, l'utilisation des TIC et la sensibilisation de proximité auprès des personnes exposées, les résultats en matière de lutte contre le Sida, ne peuvent être ni satisfaisants ni encourageants. Initiée par l'OPALS, cette rencontre de 2 jours sera l'occasion pour se pencher sur nombre de questions ayant trait, entre autres, à " la lutte contre le sida : quel défi pour la riposte régionale ? ", à " l'organisation de NANASO ", et à " la présentation de son plan d'action ".