L'éducation aux droits de l'Homme revêt une importance capitale dans le monde d'aujourd'hui, particulièrement à la lumière des mutations profondes que vivent les individus et les groupes, a souligné, mardi à Genève, le ministre de la Justice, M. Mohamed Naciri. Si les lois, les institutions et les mécanismes sont indispensables à la garantie des droits de l'Homme, la prise de conscience par le citoyen de ces droits et leur consolidation dans la pratique constitue une condition sine qua non au parachèvement de l'édification des fondements de l'Etat de droit et des institutions et à la pratique des droits de l'Homme suivant un engagement personnel et responsable, a fait remarquer M. Naciri, qui s'exprimait lors d'un panel de haut niveau sur le projet de Déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme, organisé dans le cadre de la 13-ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Cette Déclaration avait, rappelle-t-on, été initiée par le Maroc et la Suisse, et le Conseil des droits de l'Homme avait adopté une résolution la concernant lors de sa dernière session. Partant de cela, l'éducation aux droits de l'Homme est considérée comme un prélude essentiel pour la défense et la promotion des droits de l'Homme et la diffusion de leur culture parmi les différentes composantes de la société, a poursuivi le ministre, soulignant que la reconnaissance des valeurs des droits de l'Homme et leur pratique dans le vécu quotidien sont tributaires de la diffusion d'une culture fondée sur le respect mutuel entre les individus, les groupes et les Etats, une culture qui ancre dans les esprits et la conduite les nobles valeurs du système des droits de l'Homme. M. Naciri a, d'autre part, considéré que l'éducation et la formation continue aux droits de l'Homme représentent une condition essentielle à une participation effective de l'élément humain aux efforts tendant à gagner le pari de la propagation des valeurs des droits de l'Homme et les traduire dans la réalité quotidienne. En effet, l'implication de l'élément humain est une partie essentielle de l'équation et son adhésion est une soupape de sécurité pour toute l'opération, ce qui favorise la concrétisation des programmes, des plans et des bonnes volontés, réalisant ainsi les espoirs en la matière dont les contours ont été tracés par la communauté internationale dans la Décennie des Nations Unies pour l'éducation aux droits de l'Homme (1995-2004) et dans le programme mondial (2005-2007)ú Le responsable marocain s'est déclaré persuadé que l'adoption d'une Déclaration mondiale sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme créera le cadre juridique et éducatif pour conforter l'approche pédagogique visant la consécration de l'option des droits de l'Homme et son ancrage au sein de la société. Le ministre a signalé que l'éducation aux droits de l'Homme est un processus long et enchevêtré supervisé par l'Etat et par ses organes et établissements en commençant par une volonté politique claire, l'intégration de l'approche éducative pour ancrer la culture des droits de l'Homme dans les politiques publiques, la prise de mesures éducatives et de procédure pour les concrétiser sur le terrain, la formation de l'élément humain qualifié et l'allocation de budgets nécessaires pour réussir le pari de la consolidation des droits de l'Homme. Il s'agit là d'une approche adoptée par le Maroc, qu'il a concrétisée à travers l'élaboration et l'exécution de son programme national de l'éducation aux droits de l'Homme et dans son plan national de promotion de la culture des droits de l'Homme et qu'il a contribué à ériger comme un choix fondamental pour promouvoir les valeurs des droits de l'Homme et diffuser leur culture. Il a rappelé à cet égard que le Maroc a mis en oeuvre un programme national d'éducation aux droits de l'Homme parallèlement à la Décennie des Nations Unies pour l'éducation aux droits de l'Homme (1995-2004) afin de renforcer les principes des droits de l'Homme dans les programmes et les manuels scolaires, un programme gouvernemental qui a concerné également les centres de formation et les établissements pénitentiaires et qui a été enrichi par la société civile. Cette expérience marocaine, a dit le ministre, s'est renforcée et s'est poursuivie avec le programme des Nations unies d'éducation aux droits de l'Homme dans le milieu scolaire (2005-2007) et est confortée par des programmes d'éducation à l'égalité, à la tolérance, à l'environnement et au civisme. M. Naciri a aussi rappelé le lancement en 2006 de l'opération d'unification et de rapprochement de l'ensemble des efforts entrepris en matière de promotion et de diffusion de la culture des droits de l'Homme à travers trois volets en l'occurrence l'éducation aux droits de l'Homme, la formation aux droits de l'Homme et la sensibilisation aux droits de l'Homme. Le ministre de la Justice a affirmé que le Maroc adhère pleinement aux principes qui sous-tendent le projet de Déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme et s'engage à les mettre en application, se félicitant de voir l'adoption de ce projet se réaliser depuis sa présentation par le Maroc et la Confédération helvétique, l'adoption par le Conseil des droits de l'Homme d'une résolution le concernant et la préparation par le comité consultatif des droits de l'Homme d'une plate-forme, en passant par les différentes réunions dudit comité, notamment le séminaire de Marrakech organisé en juillet 2009. Outre M. Naciri, ce panel a connu la participation des ministres des affaires étrangères de la Suisse, Mme Micheline Calmy-rey, des Philippines, M. Albreto Romulo, du Sénégal, M. Madické Niang et du vice-ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, M. Dragoljuba Bencuna. Plusieurs autres délégations sont intervenues lors de ce panel pour mettre en relief la pertinence du projet de Déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme.