Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, a plaidé pour la promotion d'une pratique journalistique civilisée au Maroc, estimant qu'il ne peut y avoir de démocratie respectable en l'absence de liberté des médias. M. Naciri, qui était mardi soir l'invité de l'émission Hiwar diffusée par Al Oula, a indiqué que le ministère de la communication a été le premier à appeler à un débat national sur la presse, l'objectif étant d'atténuer les tensions ayant émaillé les relations des médias avec l'Etat et la société, soulignant que le débat n'est pas un luxe intellectuel, ni une fin en soi, mais plutôt le prélude d'une interaction positive entre les professionnels, la société et les acteurs politiques à même de valoriser la démocratie marocaine. Le ministre a rappelé, à ce titre, que le projet du Code de la presse, débattu en 2007, est aujourd'hui dépassé en dépit de son importance, affirmant que le ministère est tenu de respecter le débat engagé par les groupes parlementaires, qui sera suivi de rencontres avec les différents partenaires pour aboutir, à terme, à un Livre blanc contenant les recommandations que les pouvoirs publics devront intégrer au nouveau code. Concernant le report d'octroi des autorisations aux chaînes de télévision privées, M. Naciri a tenue à rappeler que la Haute Autorité de la communication Audiovisuelle (HACA) est l'instance habilitée à accorder ces autorisations. Le ministre a, par ailleurs, souligné que la crise financière que traverse la 2è chaîne de télévision 2M, "est normale", annonçant la prochaine signature d'un contrat-programme entre le gouvernement et 2M-SOREAD, devant conférer à la chaîne un statut similaire à celui de la Société nationale de radiodiffusion et télévision (SNRT), sans pour autant la privatiser. Il a, d'autre part, annoncé la tenue, dans les prochaines semaines, d'une rencontre sur le projet de chaîne de télévision parlementaire, devant réunir les ministères de la communication, de l'Economie et des finances, des relations avec le Parlement, les deux chambres du parlement et la SNRT, en vue de définir les prérogatives de cette future chaîne « qui sera au service de l'action institutionnelle marocaine ». Abordant le volet politique, M. Naciri, qui est par ailleurs membre du bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a indiqué que le projet de "pôle moderniste et progressiste", dans lequel s'est engagé son parti aux côtés du Front des Forces Démocratiques (FFD) et du Parti Travailliste (PT), « est en encore à ses débuts ». Il a estimé, dans ce cadre, que "l'action partisane au Maroc n'aura aucun avenir, si les partis politiques ne s'engagent pas dans des polarisations". "L'avenir est dans les alliances et les polarisations et non dans les scissions ", a-t-il dit. A cet égard, le ministre a défini les alliances du PPS dans le cadre de la Koutla démocratique, qui, selon lui, "n'est pas au terme de sa mission, et peut encore beaucoup apporter au pays", et des partis de gauche et ses alliés dans la gestion des affaires du gouvernement.