"Le Maroc imaginé, réel ou absent dans l'oeuvre de deux écrivains" a été le thème d'une rencontre, samedi à Casablanca, dans le cadre du 16ème SIEL (Salon international de l'édition et du livre). "La présence du Maroc dans mes romans relève de l'inconscient, notamment le choix des prénoms et des personnages", a souligné Pierre Assouline, ce natif de Casablanca qui se dit se sentir "profondément marocain". Ce passionné du détail, qui s'inspire de son vécu et de son entourage pour construire ses récits, a fait remarquer qu'il n'avait pas appris la langue arabe au Maroc mais une fois arrivée en France. "Ceci témoigne de ma volonté de revenir", a-t-il dit. Célèbre par son blog littéraire "La République des livres", Pierre Assouline a confié qu'il garde toujours des souvenirs très forts du Maroc où il avait passé son enfance avant de le quitter en 1965. Il a, dans ce sens, annoncé que son prochain ouvrage sera consacré au Maroc, plus précisément à ses origines. Assouline a publié une trentaine de livres, dont son dernier "Les Invités" (Gallimard, 2009) qu'il a présenté lors de cette rencontre. Romancier, biographe, journaliste, Assouline a poursuivi ses études à l'Université et à l'Ecole des langues orientales à Paris. Il est également chroniqueur au "Monde 2" et critique au Nouvel Observateur. "Lorsqu'on écrit un roman, on va vers ce que l'on préfère", a pour sa part confié Bruno Nassim Aboudrar (né à Paris en 1964). Cet auteur, qui a présenté son roman "Ici-bas" (Gallimard, 2009), a indiqué que les passages qui portent sur le Maroc sont fictifs et plongent leurs origines d'un imaginaire décomposé, de lectures, de films et d'imagination. Cet ouvrage n'est aucunement une vérité biographique ou historique, a-t-il tenu à préciser. "Ici bas" raconte l'histoire de deux famille, l'une marocaine et l'autre hongroise que rien n'aurait dû rapprocher, mais dont l'histoire et la musique vont faire rencontrer deux descendants. Nassim Aboudrar est professeur d'esthétique et de théorie de l'art à l'Université Sorbonne nouvelle -Paris III. Elève de l'ENS St Cloud et ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis). Il a principalement publié des ouvrages d'esthétique et de réflexions sur l'art. Placé sous le signé "La lecture: une clef pour la société du savoir", le 16ème SIEL donne cette année la part belle aux écrivains marocains à l'étranger à travers des rencontres, découvertes et réflexions entre les Marocains d'ici et d'ailleurs. Organisée par le ministère de la Culture et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en partenariat avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Cette 16ème édition se poursuivra jusqu'au 21 février.