Les causes de l'attitude condescendante de l'Occident vis-à-vis de la civilisation orientale et musulmane se nourrissent de son "ignorance" de l'Islam et des musulmans, a indiqué jeudi soir à Rabat l'arabiste espagnol Pedro Martinez Montavez. Lors d'une table-ronde, organisée à la Villa des Arts par la Fondation ONA et le Centre d'études andalouses et du dialogue des civilisations, Martinez Montavez a souligné que l'antidote à cette situation consiste en "davantage d'ouverture dans les relations entre l'Occident et le monde musulman pour une meilleure compréhension". Cet intellectuel, qui se distingue par une pensée originale, indépendante, libre et débarrassée des stéréotypes, a contribué de manière remarquable à faire connaître aux étudiants espagnols plusieurs œuvres arabes, puisqu'il a été parmi les premiers universitaires espagnols à vulgariser les concepts et la conscience d'une approche plus évoluée et rationnelle des rapports avec le monde arabo-musulman. Martinez Montavez a également réussi à imprimer un tournant aux mouvements de recherche et à contribuer à former toute une génération d'étudiants et chercheurs spécialisés dans les études arabes, ce qui a permis aux cercles universitaires de ne plus considérer l'arabe comme une simple langue classique, mais plutôt une langue vivante et dynamique. Dans une déclaration à la presse, Martinez Montavez a affirmé que son expérience lui a permis de réaliser que les Arabes sont parfaitement en mesure de s'exprimer, de s'autocritiquer et de se défendre eux-mêmes et qu'ils n'ont besoin d'aucun intermédiaire ou relais pour se faire connaître, relevant que de nombreux occidentaux "ignorent cette donne". Malgré toutes ces années de recherche en la matière, "j'essaie toujours de comprendre et découvrir la difficile et complexe relation entre les mondes arabe et occidental, parce qu'ils sont différents", a-t-il noté, soulignant que, "du point de vue culturel, il existe des possibilités d'entente qui ne sont pas encore explorées suffisamment". Ont pris part à cette table-ronde, marquée par un hommage rendu à cet intellectuel féru de la culture arabe et musulmane, plusieurs chercheurs et hispanistes, notamment le directeur du Centre d'études andalouses et du dialogue des civilisations, M. Abdelouahed Akmir, Mohamed Larbi Messari, Nohma Ben Ayad, Carmen Ruiz Bravo et Said Bensaid Alaoui.