Sur les 20 milliards de dirhams (MMDH), coût global du projet du train à grande vitesse (TGV) devant relier Tanger à Casablanca, une seule composante à savoir l'acquisition des trains, estimée à 5 MMDH (25 pc du projet), n'a pas été soumise à l'appel d'offres, a affirmé le ministre de l'Equipement et du Transport, M. Karim Ghellab. "Contrairement à ce que l'on pense, seule une composante du projet du train à grande vitesse (TGV) est concernée par le gré à gré. Sur les 20 MMDH, 5 MMDH vont à l'acquisition des trains. Seul l'achat des trains n'a pas été soumis à l'appel d'offres, soit près de 25 pc du projet", a déclaré M. Ghellab dans un entretien publié jeudi par le quotidien +L'Economiste+. L'acquisition du train a été donnée de gré à gré au groupe français Alstom, mais au prix des meilleures conditions du marché, a souligné le ministre. "Nous avons recouru à une opération négociée pour inscrire ce projet dans un partenariat stratégique entre la France et le Maroc", a-t-il ajouté, expliquant que le Maroc a profité de la volonté des français de développer le TGV dans le monde arabe, en Afrique et dans le Maghreb. Dans l'offre française, "la qualité du financement et le savoir-faire en matière de technologie TGV sont tout à fait appréciables", a noté M. Ghellab. "Nous avons donc demandé aux Français de nous apporter cette expertise pour ne pas l'acheter via des bureaux d'études. C'est donc la Société nationale des chemins de fer (SNCF) qui nous accompagne dans ce projet, avec la mise en place d'un partenariat technologique et technique à la hauteur de l'innovation", a-t-il fait savoir. "Si nous étions partis dans une logique d'appel d'offres, il aurait de fortes chances que les Français l'emportent. Mais dans ce cas, nous n'aurions pas eu, ni les financements exceptionnels, ni le transfert technologique", a-t-il poursuivi, soulignant que "les avantages du TGV sont multiples: D'abord le gain de temps puisque la liaison Tanger-Casablanca se fera en 2h10 min au lieu de 4h45 min et Tanger-Rabat en 1h20 min au lieu de 3h25". "Ensuite, nous aurons un gain en sécurité routière. Sur l'axe Casablanca-Tanger, il sera de 150 décès en moins. Puis le gain en émission de gaz CO2, près de 20.000 tonnes par an seront économisées", a-t-il poursuivi. Ce TGV "va lier les deux régions les plus économiquement actives du Maroc. Celle de Kénitra-Rabat-Casablanca-El Jadida-Berrechid et celle de Tanger, en pleine croissance économique, avec ses zones industrielles, son usine Renault, ses nouvelles villes et son port TangerMed", a noté le ministre, pour qui ce moyen de transport est devenu "une technologie incontournable" pour le transport de grandes distances. Evoquant la question des prix des billets projetés, M. Ghellab a affirmé que "le tarif sera compatible avec le pouvoir d'achat des catégories socioprofessionnelles qui prennent le train d'aujourd'hui". "Nous allons garder la même clientèle. Ce sera un peu plus cher que les trains actuels, avec en prime, le gain de temps et de qualité", a-t-il précisé.