"L'art du Jardin au Maroc" est le thème principal d'une exposition de photographie organisée à Marrakech depuis le 1er septembre courant et jusqu'au 30 novembre prochain. Visible aux cimaises du musée de l'art de vivre à Marrakech, cette exposition riche en couleurs, donne à voir et à apprécier une vingtaine de photographies relatant des jardins authentiques et historiques tant publics que privés, qui font la fierté de certaines villes impériales du Royaume, entre autres, Marrakech, Fès, Rabat et Tanger. Ces photographies inédites qui illustrent un art très ancestral largement ancré dans les traditions et le mode de vie des marocains, ont été capturées par des artistes de renommée lors de plusieurs voyages à travers le Royaume, en l'occurrence, Nourddine Tilsaghani, Hassan Nadim, et Abdellah Mahmoudi. "A travers cette exposition inaugurale de la saison culturelle du musée de l'art de vivre, notre ambition est de revendiquer le jardin comme patrimoine écologique et naturel indéniable, tout en veillant à mettre en avant tout un art de vivre en parfaite harmonie avec la nature au Maroc", a confié à la MAP Abderrazak Benchaâbane, fondateur du musée de l'art de vivre à Marrakech. Et de poursuivre que l'homme, depuis sa sédentarisation a travaillé et modifié les paysages, relevant qu'au fil du temps, les techniques agricoles, la diversification des cultures et la création de nouvelles variétés de plantes par des techniques d'hybridations, conjuguées à l'essor des biotechnologies, ont profondément modifié et enrichit la flore et les paysages partout dans le monde. Pour ce botaniste, si la création d'un jardin dépend de la nature du sol et du climat, le jardin doit beaucoup aussi au terreau culturel sur lequel il se développe et à l'époque historique à laquelle il appartient. "Ainsi on pourrait dire qu'un jardin est une synthèse du milieu physique, du cadre naturel, de la géographie, de l'histoire et de la culture", a dit M. Benchaâbane. Il a tenu à souligner aussi que les jardins sont le reflet des civilisations qui les ont vu naître, ne portent-ils pas les noms des territoires et cultures qui les ont crées : jardins islamiques, jardins andalous, jardins japonais, jardins anglais, jardins à la française...etc. Aussi fragiles soient-ils, les jardins conçus par civilisations et à différentes époques réussissent des fois à résister aux aléas du temps et témoigner du géni de leurs époques, poursuit-t-il, citant à titre d'exemple des jardins comme ceux de l'Agdal, de Versailles ou autres qui constituent d'excellentes illustrations de la grandeur de leurs concepteurs. Aux yeux de M. Benchaâbane, le Maroc en tant que pays carrefour entre la méditerranée et l'atlantique, se caractérise par la diversité de ses paysages et de ses climats, relevant que des forêts denses du Rif, aux dunes du Sahara, le visiteur du Maroc découvre différents paysages naturels et cultivés. Et d'ajouter que grâce à la diversité du climat marocain, le jardinier trouve de nombreuses opportunités pour donner libre cours à son imagination, en créant des jardins d'agréments et de rapport. Ces deux types de jardins, parfois, cohabitent, se mélangent, fusionnent et créent ainsi une nouvelle forme de jardin, estime-t-il.