Le 3ème congrès national de l'association "Attac Maroc" s'est ouvert samedi à Rabat sous le signe "Pour l'édification d'un mouvement anti-mondialisation et anti-libéralisation" au Maroc. Les intervenants au cours de la séance d'ouverture, ont affirmé que ce congrès est une occasion de procéder à l'évaluation des actions et réalisations de l'association au cours des deux dernières années, et pour dégager une vision nouvelle concernant les formes d'action à venir. Ils ont appelé dans ce cadre, les organisations syndicales et les partis politiques à assumer pleinement le rôle qui leur est dévolu dans la défense des droits des travailleurs, leur encadrement et leur prise de conscience de leurs droits . Dans cette optique, M. Mimoun Rahmani, membre du secrétariat national de l'association a évoqué le programme d'ajustement structurel adopté par le Maroc, au début de la décennie soixante dix du siècle dernier et jusqu'au années 1990, relevant que ces plans ont omis d'inscrire les politiques sociales parmi leurs préoccupations. Il a de même critiqué la politique de privatisation et les politiques néo-libérales qui ont des répercussions négatives sur la classe laborieuse et les couches de la société vivant dans la précarité, préconisant l'adoption de politiques sociales plaçant les domaines de la santé, de l'enseignement et de l'emploi au coeur de leurs préoccupations. Pour leur part, les représentants de l'organisation syndicale française "Solidaires" ont appelé à la conjugaison des efforts des mouvements syndicaux au niveau planétaire pour favoriser l'émergence d'un mouvement social fort, capable de contrer les politiques néo-libérales et la mondialisation, en prônant la prise de mesures pratiques pour faire face aux phénomènes de renchérissement du coût de la vie, de la hausse des prix et des licenciements de travailleurs. Les gouvernements sont plus que jamais appelés à adopter des politiques plus humanistes garantissant les conditions nécessaires à une vie digne aux couches démunies, ont insisté les congressistes, soulignant la corrélation entre les situations posées au plan international avec celles vécues au plan national. Dans cette optique, ils ont traité de la crise économique mondiale et de ses répercussions sur plusieurs pays , notamment le Maroc, soulignant que les retombées de cette crise se sont ressenties avec acuité sur l'ensemble des catégories sociales, en particulier sur les conditions de vie des immigrés dans les pays d'accueil. Ces assises ont connu la participation d'activistes du mouvement ouvrier alter- mondialiste notamment de Norvège (Attac) , du Syndicat des cheminots français, du Réseau international du comité pour l'annulation de la dette du Tiers-monde (Belgique) ainsi que de nombreuses potentialités syndicales et associatives. 80 congressistes représentant 15 groupes locaux des différentes régions du Maroc, participent à ces assises avec l'objectif de faire l'évaluation de l'action de l'association durant les deux dernières années, de définir les contours des actions futures et de procéder à l'élection du nouveau secrétariat national. L'association "Attac" s'est constituée au début en France (1998) avec l'idée d'imposer une taxe sur les opérations financières devant être restituée pour financer les besoins essentiels des populations des pays pauvres. Elle s'est développée ensuite en réseau supranational couvrant 50 pays, avec l'objectif de contrecarrer la déferlante mondialisation et l'hégémonie des multinationales et faire front contre les mesures d'exonération fiscales au profit des grosses fortunes, surtout dans les pays du Sud.