et 29 mai à Istanbul, auquel a pris part le Maroc représenté par l'ambassade du Royaume à Ankara. Initiée conjointement par l'Université de Bahçesehir et le Centre des Etudes Américaines, ce Forum a été une occasion pour discuter de la politique extérieure de la Turquie dans la perspective de 2023, date du centenaire de la création de la Turquie moderne par Mustapha Kamal Ataturk. Le panel sur "les relations de la Turquie avec l'Afrique" a particulièrement retenu l'attention de l'assistance, composée essentiellement d'experts, universitaires et officiels turcs et étrangers, ainsi que des étudiants, venus nombreux apprendre davantage sur l'Afrique, ce Continent qui intéresse de plus en plus Ankara, notamment en tant que débouché prometteur pour les entreprises turques. Les relations très denses qui lient le Maroc aux pays africains et les moyens de les mettre à profit pour instaurer une coopération triangulaire fructueuse avec la Turquie en faveur du continent africain ont particulièrement été mis en exergue lors de ce Forum annuel de l'Université de Bahçesehir. M. M'hamed Ifriquine, conseiller à l'ambassade du Maroc à Ankara, a indiqué, lors de son intervention, que le Maroc et la Turquie partagent la même approche sur l'avenir de l'Afrique. Ce rapprochement de vues devrait être mis à profit pour établir une coopération triangulaire bénéfique pour aider notamment les pays africains à relever leurs défis à venir, a-t-il précisé. Les relations renforcées du Maroc avec l'Afrique, qui remontent très loin dans l'histoire notamment avec les pays ouest et centre-africains, "nous incitent à conjuguer nos efforts pour contribuer au développement de ce Continent", qui n'a jamais douté en ses capacités à construire un avenir meilleur, a-t-il souligné. La Coopération avec les pays africains a toujours été un choix stratégique pour le Maroc, qui considère l'Afrique comme son "espace naturel", bien qu'il soit membre de la Ligue arabe et jouissant d'un statut avancé dans ses relations avec l'Union européenne, a précisé M. Ifriquine. Pendant des siècles déjà, le Maroc, qui a jeté les bases de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), a développé des liens commerciaux et des rapports humains très forts avec les pays de l'Afrique sub-sahariennes, et instauré une coopération tripartite avec les donateurs internationaux, malgré ses ressources limitées, pour aider ces pays à faire face aux contraintes de développement. Le Maroc, qui abrite actuellement le secrétariat du CAFRAD (Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement) et de l'UCLGA (Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique), dispose de canaux adéquats qui peuvent être mis à profit par la Turquie, dans le cadre d'une coopération triangulaire. Par ailleurs, l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à Ankara, Tebogo Seokolo, a appelé la Turquie a considéré l'Afrique comme "un ensemble homogène" et à soutenir le NEPAD, le nouveau partenariat de l'Afrique pour le développement. Un point de vue qui n'a pas été partagé par certains intervenants qui estiment que la stratégie d'Ankara à l'égard du Continent noir devrait être fragmentée et diversifiée tant qu'il est composé de pays différents disposant chacun de son histoire et de ses spécificités propres. Plusieurs participants soulignent qu'il serait plus judicieux pour la Turquie d'aider les pays africains à renforcer leurs expériences démocratiques et à adopter des politiques de gestion des affaires publiques plus justes et plus transparentes, pour espérer avoir des relations économiques et commerciales stables et durables avec eux. Outre le panel de l'Afrique, le "Global Leadership Forum" a organisé des ateliers sur les relations de la Turquie avec les Etats-Unis, l'Amérique Latine, le Moyen-Orient, l'Union européenne, l'Eurasie et le Caucase.