Robe noire, visage illuminée, l'artiste franco-marocaine Sapho a offert, vendredi soir, au public de Mawazine Rythmes du monde, un voyage aux confins de l'Andalousie, du Maghreb et de l'Amérique latine, qu'elle a harmonieusement mélangé avec des influences rock. Le théâtre Mohammed V a vibré, tout au long du concert suivi par un large public, au rythme d'un spectacle aux sonorités étonnantes et métissées. Sur scène, un pianiste, deux guitaristes et un violoniste prennent place. Sapho surgit de l'ombre. Elle chante les mises en musique de Léo Ferré et des poèmes de Rimbaud ou Baudelaire, donnant corps, avec profondeur et humour, aux textes et mélodies musicales. Sapho se mêle à la foule, l'encourage à monter sur scène et à danser avec elle. Elle s'emporte et s'investit intégralement dans une ambiance de transe au grand bonheur d'un public acquis au rythme des chansons interprétées. "Chanteuse du monde", comme elle se considère elle-même, Sapho retrouve, ainsi, ses racines et le monde judéo-arabe dans lequel elle a grandi à travers plusieurs albums et notamment des reprises d'Oum Kalthoum. Native de Marrakech où elle a passé son enfance et son adolescence dans un univers judéo-arabe, Sapho avait quitté le Maroc pour s'installer en France et en Suisse avec ses parents. Pour la +diva orientale+, chanter c'est d'abord une réjouissance. Artiste engagée et militante d'une entente israélo-palestinienne, Sapho est sans frontières. Mawazine souffle cette année sa 10-ème bougie et promet ce soir pour la clôture une programmation variée réunissant une palette d'artistes dont notamment Amr Diab et Shakira.