Vingt-six ans après "We are the World", Quincy Jones veut aujourd'hui rééditer le même succès, à travers un remake arabe baptisé "Tomorrow/Bokra" (Demain). Par Ali Hassan Eddehbi "Je suis absolument convaincu par le résultat obtenu. Je crois que la chanson touchera les cŒurs", assurait, jeudi à Rabat, Quincy Jones insistant que "Bokra" partage le même message avec son aînée. Celui de la paix, de l'amour et la promesse d'un avenir meilleur pour l'enfance. "Ce message cadre parfaitement avec ce qui se passe aujourd'hui au Moyen-Orient. Les choses ont eu lieu simultanément. C'est incroyable!", estime Quincy. Le résultat final ne sera pas visible avant la fin de cet été. Mais au regard des grands noms réunis autour de ce projet, celui-ci promet une grande réussite. "Au départ nous avons été contactés par l'entourage de Quincy Jones, qui est derrière l'idée", confie à la MAP, Aziz Daki, directeur artistique de Mawazine. D'ailleurs, Quincy avait lui-même fait savoir que le festival Mawazine "a la réputation de réunir des artistes internationaux autour des valeurs universelles". Ce qui le fait courir encore, dit-il, c'est l'espoir de "jeter des passerelles entre les cultures à travers la musique". La proposition a rapidement emballé les organisateurs de Mawazine qui ont décidé de s'y mettre immédiatement. Et si Quincy Jones est l'initiateur du projet, le gros du travail sera confié à un Marocain: RedOne. "Je suis fier de faire partie de ce projet. En tant que Marocain certes, mais aussi en tant que producteur, car Quincy Jones est mon père spirituel", a affirmé Redone. D'ailleurs, c'était lui le compositeur de Bokra. "Avant de partir à l'étranger et d'entamer ma carrière internationale, j'ai grandi avec la musique arabe et orientale chez moi. J'ai eu la chance de bien connaître ces deux environnements musicaux", a fait savoir le producteur marocain, comme pour rassurer qu'il est tout à fait capable de faire avec des artistes arabes ce qu'il a réalisé avec Lady Gaga. De l'autre côté, c'est la diva Majda Roumi qui s'est vu confier la tâche d'écriture des paroles. "J'ai reçu un message de Quincy Jones, lui-même, me demandant de participer à ce projet et de faire une adaptation arabe du texte en Anglais", explique-t-elle. "Dieu sait que j'ai travaillé jour et nuit pour écrire ce texte. J'espère que les messages qu'il porte passeront", ajoute Majda Roumi. Pour cette raison, les organisateurs du festival ont dû adapter la programmation arabe aux contraintes du tournage. "Nous n'avons invité que les artistes qui ont bien voulu participer à ce projet. Ainsi, ils sont disponibles pour le tournage", explique Aziz Daki. Parmi les artistes arabes figurent kadem Saher, Saber Roubaii, Hayat Idrissi ou encore Asmaa Lamnaouar. "Le casting a été notre dernier souci. Chaque artiste chantera dans son propre dialecte. Finalement ils chantent pour une même cause. C'est d'abord l'union et la solidarité arabes qui comptent", explique Redone. Un concept qui marche "We Are the World " est une chanson caritative enregistrée par le supergroupe américain USA for Africa en 1985. Co-écrite par Michael Jackson et Lionel Richie, elle a été co-produite par Quincy Jones et Michael Omartian sur l'album We Are the World. Le single est devenu l'un des plus vendus au monde avec plus de 20 millions d'exemplaires écoulés et a réussi à récolter plus de 63 millions de dollars pour l'aide humanitaire. Début 2010, suite aux ravages causés par le tremblement de terre en Haïti, une reprise de la chanson a vu le jour avec pour but de lever des fonds pour aider les sinistrés.