La station balnéaire de Deauville (nord-ouest de la France) accueille, jeudi et vendredi, le 37ème sommet des huit pays les plus industrialisés (G8) consacré cette année aux révolutions arabes. Les dirigeants des puissances mondiales, réunis sous la présidence française, ont déjà exprimé leur volonté de soutenir les transitions en cours, notamment en Tunisie et en Egypte, dont les chefs de gouvernement ont été conviés au sommet. Ces derniers tablent sur cette réunion pour obtenir une aide internationale, en soutien de leurs économies, très dépendantes du secteur touristique, particulièrement affecté par les évènements récents. L'Egypte demande entre 10 et 12 milliards de dollars (7 à 8,5 milliards d'euros) jusqu'à la mi-2012, alors que la Tunisie réclame 25 milliards de dollars (17,5 milliards d'euros) sur cinq ans. Du côté de la France, qui assure la présidence du G8, le président Nicolas Sarkozy ambitionne de faire de cette réunion un "moment fondateur" d'une relation nouvelle entre les pays arabes et les grandes puissances. Le président américain, Barack Obama, et le premier ministre britannique, David Cameron, ont plaidé, quant à eux, pour "un vaste programme de soutien politique et économique" à la transition démocratique de ces pays, en particulier en Egypte et en Tunisie. L'aide, dont le montant n'est pas encore déterminé, devrait être mobilisée à travers les grandes institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), particulièrement mis en avant lors du sommet après la démission de Dominique Strauss-Kahn de son poste de directeur général. La succession à la direction générale s'imposera dès lors dans les débats, surtout après l'annonce la veille de la ministre française de l'économie, Christine Lagarde, de sa candidature à ce poste. Cette annonce était très attendue après la démission le 18 mai dernier de son compatriote Dominique Strauss-Kahn qui a décidé de se consacrer à sa défense après son inculpation à New York pour une affaire de viol. La France cherchera à mettre à profit le sommet du G8 pour obtenir le soutien des dirigeants des pays les plus industrialisés à la candidature de Mme Lagarde. Le FMI prévoit la désignation d'un nouveau directeur général, d'ici à la fin juin et les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 10 juin. La réunion de Deauville devra débuter par un déjeuner de travail consacré à l'économie globale et à la sécurité nucléaire où les leaders du G8 écouteront en particulier le premier ministre japonais Naoto Kan pour établir un état des lieux de la situation autour de la centrale accidentée de Fukushima. Ils devront, par la suite, se pencher sur les questions liés à Internet, ses aspects économiques et politiques, à la veille de la tenue à Paris d'un forum du groupe des Huit sur ce sujet (e-G8). Les leaders du G8 devront avoir, vendredi, une réunion de concertation avec plusieurs dirigeants africains, la France ayant invité à cette réunion trois présidents récemment élus lors de processus qu'elle juge démocratiques: l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mahamadou Issoufou. Le groupe du G8 réunit, en plus de la France, les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Canada et la Russie.