Le conseil exécutif de la Confédération des associations, organisations et conseils islamiques de Côte d'Ivoire a publié, jeudi, une déclaration dénonçant fermement "La démission de l'Algérie de ses responsabilités sur les violations des droits humains des populations des camps de Tindouf". Dans un récapitulatif basé sur les conclusions de rapports d'ONG internationales sur la situation préoccupante des droits humains dans les camps de détention à Tindouf, la confédération rappelle les multiples exactions et violations des droits les plus élémentaires dont sont victimes les sahraouis détenus dans ces camps de la honte. Se référant au rapport de l'ONG américaine US Commitee For Refugiees and Immigrant (USCRI), le collectif ivoirien déplore que la liberté de mouvement des personnes vivant dans les camps est strictement contrôlée et assujettie à un 'ordre de mission ou permis collectif dont les critères de délivrance ne sont pas connues. La confédération ivoirienne évoque aussi l'instrumentalisation par le polisario des échanges familiaux en refusant à des familles entières de participer à cette opération humanitaire afin de les dissuader de rester au Sahara marocain. La déclaration, dont copie a été remise à la présidence et à la primature ivoiriennes, à l'assemblée nationale ivoirienne, à plusieurs ambassades à Abidjan, dont celle de la France et des Etats-Unis, et à la représentation des Nations Unies en Côte d'Ivoire, relate les persécussions inhumaines infligées aux sahraouis détenus dans les camps de Tindouf dès qu'ils osent braver le diktat et l'arbitraire imposés par le polisario. La confédération souligne, à ce sujet, l'existence à Tindouf de différents centres de détention arbitraires et des supplices cruels sont de mise notamment le châtiment consistant à "enfermer dans des conteneurs" les sahraouis qui tentent de fuir les camps de Tindouf. D'autre part, la déclaration dénonce le détournement de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés de Tindouf et déplore le refus systématique de l'Algérie d'accéder à la demande d'organismes internationaux pour effectuer un recensement des populations à Tindouf. "Le HCR et le PAM ont demandé à plusieurs reprises la permission de conduire un recensement des populations des camps de Tindouf en vue de procéder à une distribution de l'aide basée sur des informations crédibles. Or M. Antonio Guterres, Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré en septembre dernier que l'Algérie n'accepte pas ce recensement", souligne à ce sujet la Confédération ivoirienne. En raison de cette situation insoutenable, "9 sahraouis sur 10 à Tindouf souhaitent disposer de visa pour fuir les camps et émigrer dans un pays étranger", indique le document en se référant à un sondage effectué auprès des populations de Tindouf. En conclusion, la Confédération des associations ivoiriennes demande au gouvernement algérien de "prendre l'initiative de dénoncer et de condamner les coupables de ces exactions et d'agir dans le cadre du respect des obligations et engagements de la convention de 1951 relative au statut de réfugiés et son protocole de 1967 qui implique le rejet de tout mauvais traitement aux réfugiés et leurs familles".