Quelques petites minutes d'attente, et les Bharati entrent en scène, vendredi soir, pour embarquer le public de cette 10è édition du Festival Mawazine, dans un périple au cŒur de l'Inde mythique. Par: Ali Hassan EDDEHBI. Pendant près de deux heures, le public de la scène OLM-Souissi, assez nombreux, a pu découvrir une comédie musicale jouée pour la première fois au Maroc. Exaltante pour les fans de Bollywood, assez entraînante pour les autres peu au fait de la culture indienne. Pour entamer le spectacle, le narrateur "casse la noix de Coco". "Chez nous en Inde, on a une nouvelle naissance on casse une noix de Coco, un mariage on casse une noix de CocoŒles casser c'est tout un symbole, c'est comme si on libérait l'esprit", disait-il sur fond d'une musique aussi amusante qu'intrigante. Commence après le défilement d'une série de tableaux de chants et chorégraphies entrelacés par la voix du narrateur, lui-même sur scène, pour initier le public aux rites et coutumes présentés par les artistes. En arrière plan, des projections vidéo qui alternent images réalistes et expressions artistiques mêlant le traditionnel au mythologique. Une mise en scène, créative et maitrisée, pour un conte de fée vieux comme le temps. L'histoire de Sidharta, jeune ingénieur né en Inde mais élevé aux Etats-Unis qui rentre au pays pour une mission professionnelle de traitement des eaux du fleuve sacré du Gange, "Gangua" en hindi. Sur son chemin, il fait la rencontre d'une indienne dont il s'éprend. Entre lui et Bharati c'est l'amour. Mais sa dulcinée est d'une famille indienne très conservatrice dont le père refuse catégoriquement de donner sa fille à un mari occidentalisé. Une sorte de Romeo et Juliette à l'indienne mettant en jeu des dizaines de comédiens-danseurs, des centaines costumes et une infinité de couleurs joyeuses. Les tourtereaux, eux, étaient parfaits dans leurs rôles. Et si les chorégraphies étaient millimétrées c'est parce qu'il y'a eu derrière tout un travail de casting qui n'a retenu que la crème de la crème. Bvahma, qui incarne l'héroïne Bharati, a par exemple été choisie, après sept auditions, à l'issue d'un énorme casting réunissant 7000 prétendantes. C'est, en effet, un producteur Israelo-Belge qui a eu l'idée du projet. Il a dû sillonner l'Inde de bout en bout et se documenter longuement pour affiner le concept du show et dénicher les perles rares qui l'interpréteront. En 2005, il monte enfin la troupe titulaire baptisée Bharati, qui signifie l'Inde en hindi, mais aussi "la recherche de la lumière". "A travers ce spectacle nous espérons présenter une petite partie de la culture indienne très riche et très diverse", explique Rahoul Vaho, narrateur de la troupe dans un entretien à la MAP. "Cette comédie musicale est aussi et surtout une parcelle de l'Inde d'aujourd'hui. Un mélange de traditions et de modernité", poursuit M. Vaho. Il illustre son propos d'une image saisissante: "Vous pouvez apercevoir sur les bords du Gange un homme avec son mackintosh en train de chercher des horoscopes traditionnels qui remontent à 5000 ansŒC'est un peu ça si on veut donner une image de l'Inde actuelle". "Nous sommes des ambassadeurs de notre culture et les porte-paroles d'un message d'amour, d'amitié et de bonheur, a-t-il poursuivi. Un message qu'ils ne manqueront pas de faire entendre d'ici quelques jours à Marrakech, lors du concert pour la paix.