Le Maroc est disposé à explorer de nouveaux domaines de la coopération triangulaire "Japon-Maroc-Afrique subsaharienne" et à accorder un intérêt particulier au développement de la productivité agricole par le biais de la formation, la modernisation des outils de production et la maîtrise de la gestion des ressources en eau, a affirmé, dimanche à Dakar, Mme Latifa Akherbach, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. Intervenant aux travaux de la réunion ministérielle de suivi de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), dont les travaux ont démarré dimanche à Dakar, Mme Akherbach a rappelé l'engagement du Maroc pour la coopération sud-sud et la mise à disposition de son expertise. Fidèle à son engagement à promouvoir la coopération sud-sud, le Maroc ne cesse de développer avec les pays africains des relations mutuellement bénéfiques à travers notamment un grand effort de formation des compétences et des projets de coopération de proximité ciblant le développement humain, a-t-elle rappelé. En évoquant les grands défis du développement dans le continent, particulièrement la question de l'énergie, Mme Akherbach a tenu à présenter l'expérience et les ambitions du Maroc dans ce domaine et la nécessité d'orienter la coopération internationale vers ce secteur vital. Le Maroc, qui ambitionne d'atteindre à l'horizon 2020 la satisfaction de 42 pc de ses besoins énergétiques à travers ses plans d'énergie solaire et éolienne, milite pour une coopération internationale plus dynamique et un engagement plus conséquent des pays développés en faveur de la mobilisation des financements et du soutien des programmes d'efficacité énergétique et de promotion des énergies renouvelables, a-t-elle plaidé. Les efforts du Japon pour transférer sa technologie de pointe et son expertise en énergies renouvelables sont, à cet égard, parfaitement en symbiose avec les aspirations du continent africain, a-t-elle dit. Et de saluer l'engagement constant du Japon en matière d'aide au développement en Afrique malgré la crise globale. Le Japon est l'un des rares pays de l'OCDE à avoir, malgré la crise globale, honoré ses engagements envers l'Afrique, aussi bien en termes d'aide publique au développement, que d'efforts pour l'allègement de la dette ou encore la contribution aux fonds destinés au financement du développement en Afrique, a-t-elle souligné.
Après avoir rappelé les nombreux défis du développement du continent africain qui requièrent la synergie des efforts, la secrétaire d'Etat a plaidé pour l'intégration régionale. "L'Afrique ne pourra résorber ses retards de développement et se hisser à la place qui lui revient dans l'économie mondiale que si elle parvient à dépasser la logique d'une croissance volatile pour adopter un paradigme de développement durable. Cela passe forcément par la réalisation d'une intégration économique régionale puis continentale", a-t-elle expliqué. L'intégration régionale est ainsi une condition sine-qua-non pour l'émergence de marchés de taille critique et suffisamment intégrés pour attirer les investissements privés, multiplier les capacités de production et accroitre le potentiel de création d'emplois, a-t-elle affirmé. Et de déplorer, à ce sujet, le retard d'intégration des pays d'Afrique du Nord qui se traduit par la dilapidation de nombreuses opportunités offertes par leur complémentarité économique et leur proximité humaine et culturelle. Les travaux de cette réunion ministérielle, qui a pour objectif d'évaluer l'état d'avancement du "Plan d'action de Yokohama" et l'avenir du processus de la TICAD, se proposent d'approfondir les discussions autour des stratégies à mettre en Âœuvre pour renforcer et garantir une croissance durable de l'économique africaine, atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et intensifier la coopération avec l'Afrique en vue de relever les défis mondiaux. La rencontre de Dakar est axée sur des concertations autour de plusieurs thèmes d'actualité, notamment "l'atteinte des objectifs OMD en Afrique", "développement des ressources humaines et sécurité alimentaire en Afrique" et "coopération en faveur de la paix, de la stabilité et de la bonne gouvernance en Afrique". Les travaux de cette manifestation seront clôturés par l'adoption d'un document final qui servira à l'orientation et à l'optimisation des actions de coopération de la TICAD en faveur de l'Afrique. Lancée en 1993 par le Japon, la Ticad, dont la 4e réunion (Ticad VI) s'est tenue à Yokohama en mai 2008 au niveau des chefs d'Etats et de gouvernements, est une initiative qui Âœuvre à rallier le soutien pour l'Afrique et à maintenir le programme de développement de l'Afrique au premier rang de l'agenda mondial. Outre le Japon et les pays africains, prennent part à ce sommet des représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), de la Banque mondiale (BM), des pays donateurs asiatiques, des organisations régionales et internationales, ainsi que de la société civile.