Le Maroc souhaite mettre en place "une justice indépendante, impartiale et efficace", a affirmé, mercredi à Rabat, le président de la délégation du Conseil de l'Europe, M. Philippe Boillat, en visite au Maroc. Intervenant lors d'une conférence de presse, M. Boillat, directeur général des droits de l'Homme et des Affaires juridiques au Conseil de l'Europe, a indiqué que les entretiens qu'il a effectués avec les autorités marocaines au plus haut niveau, ont porté sur l'identification d'un certain nombre de points sur lesquels le Conseil de l'Europe pourrait apporter son expertise. Les principaux points évoqués touchent notamment la coopération dans le domaine de la formation des juges, des procureurs et des applicateurs des lois, la corruption dans l'administration et dans la vie politique. Par ailleurs, poursuit le responsable européen, le Maroc peut adhérer à certaines conventions du Conseil de l'Europe, qui ne sont pas uniquement réservées aux pays membres, notamment celles relatives à la lutte contre la criminalité organisée, la prévention du terrorisme, le blanchiment d'argent, l'exploitation des enfants et la traite des être humains. La coopération entre le Maroc et le Conseil de l'Europe s'inscrit en droite ligne de la coopération avec l'Union européenne et plus particulièrement dans le cadre du Statut avancé, a rappelé M. Boillat. Pour sa part, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M. Youssef Amrani, a relevé que la relation Maroc-Conseil de l'Europe s'appuie sur "un socle de valeurs partagées" en termes de démocratie, de promotion des droits de l'homme, de bonne gouvernance et d'approche participative et inclusive dans la conception et la mise en oeuvre des politiques publiques. Cette coopération se consolide et se raffermit notamment à travers l'adhésion méthodique et progressive du Maroc à un ensemble de conventions de cette institution européenne et sa participation à plusieurs de ses organes et instances (Centre Nord-Sud, Commission de Venise, Groupe Pompidou, entre autres), a-t-il dit . Il a souligné également que le Parlement Marocain, de son côté, est en voie d'accéder au Statut de "Partenaire pour la Démocratie" auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.