Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, a souligné, dimanche au Caire, l'impératif de redoubler d'efforts pour la mise en place de médias arabes libres, ouverts, développés et responsables. "Nous sommes appelés à relever un défi interne qui consiste à répondre aux aspirations du citoyen arabe à un média arabe national moderne, développé, ouvert, libre et responsable permettant un accès équitable à l'information", a souligné M. Naciri qui présidait la réunion extraordinaire du Conseil des ministres arabes de l'Information et de la Communication. Le ministre a ajouté que ce genre de médias doit refléter la pluralité culturelle, politique et sociale, ainsi que le dynamisme de la société dans le cadre du respect de normes juridiques et déontologiques précises, des législations nationales et des engagements internationaux des pays.
Il a, dans ce sens, appelé à la conjugaison des efforts pour permettre une "mise à niveau de nos médias" et relever le défi extérieur de la compétitivité internationale en la matière. Abondant dans le même sens, le ministre a mis en avant les changements accélérés des médias électroniques et les développements technologiques dans le domaine de la communication qui ont permis un flux important des informations, dont un certain nombre concernent les sociétés arabes. M. Naciri a estimé nécessaire d'entrevoir, à la lumière de ces défis, une "action d'envergure visant le développement de nos médias et la modernisation de leurs outils de travail, ainsi que le renouvellement de leurs discours". Dans le même sillage, le ministre s'est félicité de la proposition du secrétariat général de la Ligue arabe de mettre en place un commissariat arabe chargé de l'information, dont la mission consiste à encadrer l'effort médiatique commun, accompagner les programmes de sa modernisation et du renouvellement de son contenu. Tout en qualifiant d'"ambitieux" ce projet, le ministre a toutefois indiqué que cette initiative suscite un certain nombre d'interrogations soulevées par les délégations arabes portant sur les missions et les prérogatives de cette instance, ses mécanismes de travail, ses structures administratives, techniques et juridiques et sa relation avec les autres organes de la Ligue arabe. Il a appelé à une "étude approfondie" des propositions présentées par plusieurs pays sur ce projet, rappelant à cet égard la décision du comité permanent arabe de l'information qui avait souligné la nécessité de la mise en place d'une commission d'experts chargée de l'examen de cette question. Sur la décision américaine, qui qualifie de "dirigeants d'organisations terroristes les propriétaires des satellites ayant conclu des contrats avec des chaînes de télévisions classées comme terroristes", M. Naciri s'est félicité de la décision "équilibrée, objective, sage et engagée" du comité permanent.
Cette décision, ayant pour bases des références politiques et juridiques, porte sur le rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires médiatiques internes des pays arabes, qui sont régies par des législations nationales. Cette décision réitère aussi l'engagement arabe à faire face à l'incitation à la violence et au terrorisme par certaines chaînes satellitaires arabes, exprimant le soutien dans ce sens aux efforts déployés par la délégation de la Ligue arabe et le Conseil des ministres arabes à Washington pour "éviter toute escalade attisant la tension et qui ne sert en rien les causes arabes". Concernant la cause palestinienne, le ministre a appelé à poursuivre leur soutien médiatique à la lutte légitime du peuple palestinien contre les forces d'occupation israéliennes.
Il a souligné la nécessité pour les médias arabes de s'abstenir à s'ingérer dans les affaires intérieures du peuple palestinien pour ne pas attiser la tension entre les forces palestiniennes.
Le Maroc était représenté à cette réunion par une délégation comprenant notamment, M. Mohamed Frej Doukali, ambassadeur du Royaume au Caire et son délégué permanent auprès de la Ligue arabe, ainsi que par MM. Abdelilah Tahani, Karim Taj et Abdellah Alaoui, respectivement, directeur de la communication et des relations publiques, chef de cabinet et chargé de la coopération au ministère de la communication.