La Kasbah de Moulay El Hassan, premier noyau de la ville de Kénitra mais laissé malheureusement à l'abandon, est actuellement l'objet d'un regain d'intérêt dans les projets proposés pour la mise à niveau de la ville. Située au centre de la ville, adossée au port fluvial sur Oued Sebou, la Kasbah de Moulay El Hassan qui date de 1895, est le seul monument qui existe à Kénitra mais méconnu des habitants de la ville, une des raisons qui serait à l'origine de son délabrement. Selon une enquête d'opinons effectuée par M. El Madani el Maati pour les besoins de son mémoire de fin d'étude pour l'obtention d'un DEUSS à l'université Ibn Tofail de Kénitra sur le thème "Ecotourisme, Gestion du Patrimoine et Développement Durable", 86 pc des habitants de la ville, dont ses élites, ne connaissent pas l'existence de la Kasbah de Moulay El Hassan. Le monument, dont il ne reste malheureusement que les deux enceintes Nord et Sud-Est, souffre, en particulier, de l'occupation anarchique par des constructions clandestines, de biodégradation et d'altérations chimiques liées à la pollution atmosphérique, indique l'auteur de l'enquête. M. El Madani propose, dans la perspective de réhabiliter cette Kasbah, d'en faire un musée maritime et fluvial, qui s'articule essentiellement autour de thématiques liées à la mer, aux fleuves et au port fluvial de Kénitra, qui, lui aussi se trouve en déclin actuellement. Ce projet pourrait, selon lui, s'inscrire dans une vision de renouveau urbain permettant de concilier la ville de Kénitra avec oued Sebou auquel elle tourne actuellement le dos, estime-t-il. Cette vision pourrait par la même occasion donner à la ville de Kénitra un cachet de ville fluviale en développant de multiples activités autour d'oued Sebou dont le tourisme fluvial serait le dénominateur commun en la liant à d'autres sites antiques et historiques tels que la Kasbah de Mehdia, Thamusida et Banassa, dans le cadre d'un développement durable, ajoute-t-il. En novembre dernier, l'Agence Urbaine de Kénitra-Sidi Kacem avait présenté un projet de renouvellement de l'ancienne zone industrielle de Kénitra, adjacente à la Kasbah de Moulay El Hassan. Le projet était présenté pour validation aux acteurs institutionnels pour ensuite discuter, dans des réunions ultérieures, de sa faisabilité et des moyens de son financement. La zone concernée s'étendant sur 34 ha, est le tout premier quartier industriel créé par l'Administration coloniale française après avoir installé le seul port fluvial au Maroc sur la rive gauche d'Oued Sebou. Les bâtiments et les installations industriels qui s'y trouvent sont en ruine ou en état de délabrement avancé. Le site jouit d'une situation stratégique au cÂœur de la ville, donnant sur l'Oued Sebou. C'est un lieu privilégié pour la réalisation des activités culturelles et de loisirs de qualité remarquablement absentes au niveau de la ville de Kénitra, indique l'Agence Urbaine. C'est un site qui permet à la ville de disposer enfin d'une large façade aménagée sur le fleuve Sebou. L'Agence propose la reconversion du quartier industriel en zone d'animation culturelle et de loisir pour la création d'une corniche aménagée en espace de détente et de promenade piétonne/cyclable. Cette corniche peut servir aussi de musée à ciel ouvert où peuvent être exposées des Âœuvres artistiques ou des objets industriels récupérés du site. Le projet prévoit aussi l'aménagement d'un réseau viaire, la valorisation des parcelles privées en leur affectant des activités économiquement rentables tels que hôtels, place de congrès, centre de loisirs. Lors des discussions, les partenaires institutionnels ou concernés ont exprimé leur totale adhésion à ce projet qui va contribuer à la croissance urbaine et économique de la ville et remédier au déficit criard qu'elle connaît en matière récréative. Ils ont estimé que la concrétisation de ce projet pourrait servir de locomotive à d'autres projets structurants.