Le rideau a été levé samedi soir à Marrakech sur la 5ème édition du festival international de Danse contemporaine, baptisé " On marche 5 ". Le bal de cette édition s'est ouvert par une grande déambulation des différents artistes participant à cette manifestation ainsi que des membres d'une troupe de "Aissaoua", à partir d'une grande artère de la cité ocre, en direction du Théâtre de Dar Attakafa à Daoudiate. Tout au long de l'itinéraire emprunté par les artistes, un public nombreux s'est amassé aux abords de la chaussée pour saluer ces "stars" de la danse contemporaine, dont des Marocains et des étrangers. Une fois investis par les danseurs, le théâtre de Dar Attakafa de Daoudiate s'est transformé en une grande scène où s'est déroulé un spectacle inédit baptisé "Yikoune" gracieusement offert par l'artiste Pépiang Toufdy. Fortement acclamé, "Yikoune" voulait être un voyage dans le temps et dans l'espace, entre tradition et modernité, entre ici et là-bas, et entre maintenant et demain. Le public a également eu droit à un tableau intitulé "déjà-vu ou les sursauts de mémoire" du chorégraphe espagnol Fernando Martin. Celui-ci, en partant de la réalité (celle de la rue, celle du studio de répétitions, celle du théâtre), explore en compagnie de Sarah Piccinelli un jeu de question/réponse entre la scène et le publique. Un duo empli d'oscillations entre danse abstraite et théâtralité, à chaque fois agrémenté d'intonations étranges, de surréalisme voire d'effets saugrenus. +DANSE CONTRE NOURRITURE Au programme de cette édition, figure également une manifestation baptisée "Danse contre nourriture". En effet, l'idée conçue et proposée par le chorégraphe marocain Taoufiq Izeddiou, consiste en la présentation au sein des maisons de dix familles à Marrakech, d'un spectacle en contrepartie de quoi, chaque famille d'accueil devra convier l'artiste autour d'une table. Selon M. Izeddiou, " On Marche 2010 est une proposition tonique pour venir parler en marchant d'une chose qui pourrait être un petit tracas, un désir amoureux en points de suspension ou l'avenir de notre jeunesse. Comme si les mouvements de nos corps dans une même direction permettaient de deviser légèrement de sujets graves ". Et de poursuivre que ce qui est proposé dans cette nouvelle édition, c'est que "des artistes d'ici et de loin viennent raconter au public marocain qu'il est relié au monde et que de jeunes danseurs tentent leurs premiers pas avec notre soutien, que des familles nous accueillent dans leur intimité pour partager la danse, que des danseurs se frottent à un public de la rue, que notre quête de formation s'éclaircisse, que notre identité artistique soit mise en débat". Prévue jusqu'au 30 janvier courant dans la cité ocre, cette manifestation éclectique devra investir plusieurs endroits de la cité ocre: le Théâtre Dar Attakafa à Daoudiate, l'Institut Français de Marrakech , l'Ecole Supérieure des Arts Visuels, la Place du 16 Novembre, la Place Massira ainsi que la mythique Place de Jemâa El Fna. Cet événement artistique, sera ainsi l'occasion pour les mordus de la Danse Contemporaine d'apprécier une série de shows de même qu'il sera marqué par la projection de films et de photographies autour de Pina Bausch ou encore de vidéos sur le rituel dans la danse. Pour accompagner les rencontres professionnelles sur "la place des rituels dans la formation du danseur d'aujourd'hui ", cette édition va faire un tour du côté des films " ethnographiques " connus et inconnus. Parallèlement, seront projetés des films de chorégraphes contemporains qui explorent particulièrement ce sujet là.