Le développement agricole apparaît comme une condition sine qua non au décollage économique de l'Afrique, où l'agriculture demeure un secteur dominant, a affirmé jeudi à Marrakech, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhannouch. Le ministre qui s'exprimait à l'ouverture des travaux de la 2ème édition de la conférence pour le développement de l'agriculture en Afrique " FMB Africa 2011" (Fertilizer Market Bulletin), a ajouté que l'intégration de l'Afrique dans le développement mondial, la préservation de sa souveraineté économique, et la résorption de la pauvreté passeront nécessairement par le développement agricole. " C'est dans ce sens que nos gouvernements ainsi que certains organismes internationaux prônent depuis 2007 une révolution verte pour l'Afrique ", a dit M. Akhannouch, relevant que " si cette révolution est nécessaire pour l'Afrique, elle est aussi fortement souhaitable pour le reste de la planète, afin d'alléger les pressions sur les terres et de restaurer un certain équilibre des marchés ". Le ministre a fait part également de la conviction que la fertilisation est l'un des leviers essentiels pour un développement agricole vertueux et durable, et pour une agriculture moderne et économiquement viable. M. Akhannouch a souligné également que si cette révolution est nécessaire pour l'Afrique, elle est aussi fortement souhaitable pour le reste de la planète, afin d'alléger les pressions sur les terres et de restaurer un certain équilibre des marchés. " L'impulsion de ce développement agricole passera nécessairement par la mise en place de mécanismes volontaristes, à l'échelle des Etats et des régions, et par davantage de coopération et de partage d'expérience entre Etats ", a expliqué M. Akhannouch. Et de faire remarquer qu'au Maroc, le Plan Maroc Vert, lancé en 2008 conformément aux Hautes Orientations de SM Le Roi Mohammed VI, a placé l'utilisation des intrants agricoles, et à leur tête les engrais et les semences certifiées, au cÂœur de la bataille pour le développement de l'agriculture. " Nous considérons que l'utilisation des engrais n'est pas seulement bénéfique, mais incontournable, à court terme pour l'amélioration de la production agricole et l'amélioration des revenus de nos agriculteurs, et à plus long terme pour la préservation des sols et la pérennité de notre agriculture ", a dit le ministre. Après s'être félicité des résultats positifs de cette démarche, M. Akhannouch a insisté sur la nécessité d'assurer un accompagnement fort de l'Etat, à travers la sensibilisation des petits agriculteurs, l'importance des engrais, la vulgarisation des nouvelles techniques, la mise en place de politiques publiques incitatives (volets prix, approvisionnement, transport..), la recherche de solutions pour le financement des achats d'engrais pour les petits agriculteurs, entre autres. Selon le ministre, le défi est rendu encore plus difficile dans le contexte actuel, où la fluctuation des prix des engrais peut dissuader de leur utilisation les petits agriculteurs vulnérables non intégrés dans les marchés agricoles mondiaux. M. Akhannouch s'est réjouis, dans ce contexte, du partenariat fructueux unissant son département à l'OCP, tel que concrétisé à travers l'un des projets très attendus à savoir la préparation de la carte de fertilité du Maroc, sur laquelle les deux partenaires travaillent depuis un an, estimant que cette carte " nous permettra de mieux cerner les potentialités et les besoins de nos terres, et de développer une utilisation optimisée, raisonnée et ciblés des engrais ". Ce conclave, qui bénéficie du concours de l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), se fixe comme priorité de définir les fondements en vue de cette révolution verte, tout en s'appuyant sur l'expérience des principaux producteurs, importateurs, distributeurs et détaillants d'engrais du continent. Etape importante pour pallier au développement du secteur agricole en Afrique, cette manifestation connaît la participation d'un aréopage de producteurs d'engrais, négociants, distributeurs, scientifiques et organismes de développent d'Afrique ainsi que des experts internationaux. Tout en cherchant à garantir l'utilisation pérenne et continue d'engrais, cette conférence, dont la 1ère édition s'était tenue en avril dernier à Marrakech, servira aussi d'occasion pour se pencher sur les perspectives d'une vraie révolution verte en Afrique et de constater les mesures déjà prises. En rapprochant les importateurs et les négociants d'engrais africains avec leurs pairs internationaux, cette conférence devra contribuer à la création d'un réseau qui favorisera le développement des mécanismes de marché au bénéfice des agriculteurs.