Elle s'appelle Fatima Houda, elle est députée de la Pinière et vice-président de l'Assemblée nationale au Québec. Cette personnalité canadienne d'origine marocaine, a réussi à se frayer un chemin dans la scène politique, devenant ainsi la première femme arabe et musulmane à atteindre une position de leadership au Québec et au Canada. Le parcours exceptionnel de Fatima Houda, qui participe au 1-er Forum des femmes élues locales d'Afrique, doit sa réussite à la perception qu'elle a pu forger du mot "leadership". Le leadership est une attitude qui érige en priorité le travail du terrain et qui place les intérêts du citoyen au coeur de ses préoccupations, a-t-elle confié à la MAP. Fatima Houda a fait ses premiers pas au niveau de la circonscription québécoise de La Pinière en 1994 avant d'être réélue pour cinq mandats consécutifs, une première au niveau du parlement canadien. En tant qu'immigrant, elle n'a pas échappé aux vagues de préjudices et de clichés qui ciblent généralement les personnes en provenance de la rive Sud, mais Mme Houda n'a pas baissé les bras et a décidé de mener son combat de confirmation jusqu'au bout. A son avis, les femmes en Afrique sont acculées à livrer un combat acharné contre une société encore soumise au fardeau de la tradition pour pourvoir se positionner au sein des instances du pouvoir et participer à la gestion des affaires publiques. Dans ce contexte, elle estime que les femmes doivent s'armer d'une volonté de fer pour venir à bout de tous les obstacles et relever ainsi les défis de développement dans leurs pays. Abordant son expérience parlementaire riche de 17 ans, Mme Fatima Houda avoue que son succès réside dans sa capacité d'anticiper les problèmes des citoyens et d'essayer son mieux de subvenir à leurs besoins. Pour elle, les femmes élues doivent s'ériger en porte-paroles de la population devant le gouvernement et les instances élues et défendre les intérêts des citoyens et leurs aspirations à une vie digne et respectable. Dans le même ordre d'idées, Mme Houda estime que l'accès de la femme aux postes de responsabilité ne constitue en aucun cas une menace pour les hommes mais une valeur ajoutée pour l'ensemble de la société, ajoutant que la femme a fait ses preuves dans plusieurs domaines et a démontré qu'elle est capable de s'acquitter efficacement de son rôle dans la gestion des affaires publiques. Les femmes se distinguent par la lucidité de leur vision dans la gestion des questions liées notamment aux enfants, à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, a-t-elle poursuivi, soulignant dans ce sens la nécessité de procéder à une véritable démocratisation de la société et de permettre aux femmes de disposer des moyens nécessaires pour qu'elles assument pleinement leurs responsabilités vis-à-vis des citoyens. La parlementaire Marocaine a insisté également sur la nécessité impérieuse de démocratiser les partis politiques, appelant ces derniers à intégrer plus de femmes dans leurs instances dirigeantes et contribuer ainsi à leur émancipation. Saluant les avancée enregistrées par le Maroc en matière de droits des femmes notamment le code de la famille et le code de la nationalité, Mme Fatima Houda n'a pas manqué de mettre en exergue les pas considérables franchis par la femme marocaine sur la voie du développement et de la participation effective dans la gestion des affaires publiques. Elle a souligné par ailleurs l'importance du 1-er Forum des femmes élues locales d'Afrique, qui se tient du 8 au 11 mars dans la ville de détroit, notant que ce rendez-vous permet aux participants d'échanger leurs expériences et expertises dans les questions relatives à la femme. En guise de conclusion, Fatima Houda a appelé les femmes africaines à continuer leur combat pour changer les mentalités et à instituer une culture de démocratisation dans l'ensemble de la société.