Radio Tanger a consacré, mardi, son émission matinale "Bonjour Tanger" aux témoignages accablants de femmes marocaines sahraouies, anciennes séquestrées dans les camps de Tindouf, sur les conditions de vie inhumaines dans ces camps situés sur le territoire algérien. Alors que le monde entier célèbre la Journée internationale de la femme, ces anciennes détenues ont livré des témoignages poignants sur les formes de torture et le calvaire que vivent les femmes séquestrées dans ces camps, en violation flagrante du droit international et des chartes et conventions internationales des droits de l'Homme. Mme Amari Salka, une ancienne séquestrée dans les camps de Tindouf, a ainsi évoqué "un quotidien d'esclavage et de trafic d'êtres humains, dont souffrent principalement les femmes et les enfants", notant que de nombreuses familles ont été disloquées à cause du kidnapping perpétré par les membres du polisario sur les parents et les enfants, ces derniers étant souvent vendus très jeunes à des étrangers sans donner aucune nouvelle à leur familles éplorées. Les fils de Salka, âgé d'à peine17 ans, a lui-même été emprisonné et torturé durant deux ans, après avoir tenté de retourner à la Mère-Patrie. "La situation humanitaire et des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf est tout à fait alarmante, et elle est aggravée par les pratiques des dirigeants du polisario, qui détournent sans cesse les aides humanitaires destinées aux séquestrés", a-t-elle affirmé. "Les dirigeants du polisario ne cessent de mentir et d'induire en erreur l'opinion publique internationale, en essayant de masquer l'absence de toutes formes de démocratie et de liberté dans les camps", a-t-elle dit, dénonçant la propagande autour des "femmes leaders" dans les camps de Tindouf, vaine tentative de dissimuler les conditions de vie des femmes séquestrées. De son côté, Mme Meskoula Hassan a parlé des difficultés innombrables auxquels se heurtent les séquestrés de Tindouf, qualifiant la vie dans les camps de "drame humanitaire insoutenable". Les femmes, qui tentent l'aventure d'échapper à cet enfer et de regagner le Maroc, courent le risque de se faire arrêtées et vendues par les mercenaires du polisario, a-t-elle indiqué. Elle a, par ailleurs, mis en exergue la proposition marocaine d'accorder l'autonomie aux provinces du Sud, qui constitue une solution "à la fois politique et humanitaire" au conflit, permettant de regrouper les familles démembrées et de préserver la dignité et les droits des citoyens. Pour sa part, Mme Alia Cheggaf, une Marocaine des provinces du Sud ayant bénéficié de l'opération d'échange de visites familiales, s'est indignée des pratiques d'esclavage et des atrocités toujours en cours dans les camps de Tindouf, estimant que la proposition d'autonomie constitue "la seule issue permettant de régler ce conflit, tout en prenant en considération les aspects humanitaire, social et politique".