La traduction espagnole du recueil de poésie du poète marocain Mohamed Bennis "Fleuve entre deux funérailles", a été présentée, jeudi soir, au siège de la Fondation Casa Arabe (Maison Arabe), à Madrid. La traduction est l'œuvre de Luis Miguel Perez Canada, directeur de l'Ecole des traducteurs de Tolède (Centre de l'Espagne), et a été éditée par la maison d'édition "Icaria". Intervenant lors de la cérémonie de présentation de cette œuvre, le poète marocain s'est félicité de la parution de la version espagnole de "Fleuve entre deux funérailles", traduit également en Français par Mostafa Nissabouri et publié aux éditions de L'Escampette à Bordeaux, en 2003. Composé de 28 poèmes, en allusion au nombre de lettres de l'alphabet arabe, ce recueil évoque la thématique de la langue, a précisé Bennis qui a saisi cette occasion pour réitérer son admiration pour la langue arabe et son attachement à cet outil d'expression. " +Fleuve entre deux funérailles+ se caractérise par une forte présence du visuel qui permet au lecteur d'être actif et positif, de s'impliquer dans le texte et de ressentir les mêmes impressions que l'auteur ", a poursuivi le poète marocain qui vient de remporter le Prix Maghrébin de la culture, en reconnaissance de l'ensemble de son ouvrage. Pour sa part, Pérez Canada, traducteur du recueil, a mis l'accent sur la contribution de Bennis à la modernisation de la poésie arabe en général et marocaine en particulier, saluant son engagement pour une vision ouverte sur le beau et le libre à travers une œuvre riche et diversifiée. "Fleuve entre deux funérailles" témoigne de cette capacité de Bennis de faire de la poésie une forme d'art mais aussi de vivre, a expliqué Pérez Canada, qui a déjà traduit deux autres recueils de poésie du même auteur, ajoutant que le poète marocain fait de la langue son cheval de bataille et un "espace d'exil" pour transmettre ses idées et ses impressions. Le recueil de Bennis, a fait remarquer le directeur de l'Ecole des traducteurs de Tolède, rend hommage au visuel, à travers les métaphores, à la géographie, en citant plusieurs villes mythiques (Fès, Bagdad, Le Caire, etc) et à l'histoire, à travers des épisodes du passé. Cette cérémonie, qui a été marquée par la présence du directeur de la collection de poésie de la maison d'édition Icaria, Jesus Ortiz, a été clôturée par la lecture de quelques poèmes du recueil en arabe et en espagnol. Né en 1948 à Fès, Mohamed Bennis est poète et universitaire. Il est membre fondateur de la Maison de la poésie au Maroc, qu'il a présidée de 1996 à 2003. Il participe, depuis 1980, à des festivals en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique Latine. A partir de 1995, des livres et des recueils du poète marocain sont publiés dans plusieurs pays européens, dont la France, l'Italie et l'Espagne. Mohamed Bennis est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages de poésie et de prose, d'essais et de traductions. Il a reçu le Grand Prix du Maroc du livre en 1993 pour son recueil "Le don du vide", traduit en français par Bernard Noël et en espagnol par le même Pérez Canada, le Prix Calopezzati en 2006 pour la traduction italienne du même recueil et le grand Prix Atlas de traduction en 2000 pour son recueil "Fleuve entre deux funérailles". Tourné vers le dialogue et l'ouverture, Mohamed Bennis traduit également des textes de langue française, parmi lesquels "La blessure du nom propre" de Abdelkabir Khatibi, "Bruit de l'air" (œuvres poétiques) de Bernard Noël, et "Un coup de Dés" de Stéphane Mallarmé.