Le Comité permanent arabe de l'information a appelé, mercredi au Caire, les chaînes de télévision satellitaires arabes à s'abstenir à diffuser des émissions faisant l'apologie de la violence et du terrorisme. Au terme de sa 85ème réunion, à laquelle a pris part M. Abdelilah Tahani, directeur de la Communication et des Relations publiques au ministère de la Communication, le comité a également lancé un appel aux chaînes de télévision satellitaires étrangères à s'abstenir, elles aussi, à diffuser des programmes attisant la haine contre les arabes et les Musulmans. Tout en soulignant la nécessité de faire " la distinction entre le terrorisme et le droit des peuples à la résistance à l'occupation étrangère" , le comité a estimé nécessaire pour les pays arabes de poursuivre leurs efforts en matière de lutte contre l'extrémisme et l'incitation à la haine. Les responsables de l'information ont, par ailleurs, considéré la loi américaine qualifiant de " dirigeants d'organisations terroristes " les propriétaires des chaînes satellitaires ayant conclu des contrats avec des télévisions classées comme " terroristes ", comme une " ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes qui traitent leurs questions médiatiques conformément à leurs législations respectives ". Le comité a recommandé, dans ce sens, d'entreprendre une action arabe aux Etats-Unis pour la sensibilisation aux répercussions d'une telle décision sur les propriétaires des chaînes de télévision satellitaires arabes et étrangères, et ce en coordination avec l'organisation arabe de communication par satellite (Arabsat), la compagnie " Egyptian Satellites " (Nilesat) et la société Noursat. Dans ce cadre, les pays arabes ont mis en avant le rôle de la délégation de la Ligue arabe à Washington et du Conseil des ambassadeurs arabes, en leur appelant à poursuivre leurs efforts pour " éviter toute escalade de la situation " avec l'administration américaine. Sur la création d'un haut commissariat arabe de l'information, les responsables ont convenu de la mise en place d'une commission d'experts, chargée du parachèvement des études relatives à ce projet, qui sera soumis à la 44ème session ordinaire des ministres arabes de l'information, prévue en 2011.
Les participants ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de la création d'un observatoire, chargé du suivi de l'action des médias arabes sur les questions liées au terrorisme, ainsi que l'élaboration d'un rapport analytique annuel sur ce phénomène, et qui va élire domicile en Irak. Ils ont aussi convenu de la mise en place d'une stratégie médiatique arabe commune de lutte contre le terrorisme, qui permettra de corriger l'image du monde arabe et des Musulmans en Occident, en recommandant à cet égard la formation d'un groupe d'experts représentant les ministères de l'information, de l'intérieur et des Affaires étrangères arabes, dont le siège se trouve en Arabie saoudite. Les participants ont également décidé de garder le statut actuel du comité permanent arabe de l'information, relevant que les mécanismes de travail des bureaux exécutifs de la Ligue arabe ne répondent pas aux exigences de l'action médiatique arabe. Concernant la mise en oeuvre des décisions du sommet arabe du Koweït, le comité a appelé les organismes de presse arabes à mettre en place des plans médiatiques visant l'encouragement du tourisme entre les pays arabes. Tout en recommandant la création d'un groupe de travail chargé de la mise en oeuvre des décisions du conseil de la Ligue arabe, le comité a appelé les ministères arabes de la communication et de l'information à soumettre au secrétariat général des propositions et des plans médiatiques s'inscrivant dans le cadre des objectifs du sommet du Koweït. Il a lancé un appel aux médias arabes de procéder à la production d'émissions télévisées défendant l'identité d'Al Qods et d'organiser des campagnes de collecte de fonds au profit de cette ville sainte. Le comité a exhorté les institutions financières à consacrer des fonds supplémentaires pour appuyer la lutte des " Maqdessis " face à l'occupation et le combat juridique des familles victimes des mesures israéliennes de démolition des maisons, ainsi que les projets palestiniens dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la jeunesse et de la culture.