Le ministre palestinien en charge des affaires des prisonniers, M. Issa Karakë, a souligné, samedi à Rabat, l'impératif d'engager une action juridique au niveau international contre les forces d'occupation israéliennes, afin de briser le silence sur la question des détenus palestiniens. S'exprimant lors d'une conférence de presse en marge du Congrès international de soutien à la cause des prisonniers palestiniens, le responsable a précisé que cette action vise à attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur cette question. Il a ajouté que ce congrès fait partie des actions menées par les différentes composantes du mouvement des droits de l'Homme dans ce sens, faisant état de crimes et violations graves des droits de l'Homme commis par les forces d'occupation israéliennes contre les prisonniers palestiniens. M. Karakë a souligné qu'il est nécessaire de lancer des procédures juridiques et pénales contre Israël pour mettre à nu les violations commises contre ces prisonniers, faisant savoir qu'il existe une orientation pour saisir la Cour pénale internationale à ce propos. Abondant dans le même ordre d'idées, il a relevé qu'une démarche a été engagée dans ce sens à travers une mobilisation internationale pour émettre un avis juridique sur la situation des prisonniers palestiniens traités par les Israéliens comme des terroristes et criminels, rappelant la résolution de la Ligue arabe stipulant la saisie du Tribunal international de La Haye pour émettre un avis juridique à ce propos. Il a souligné que cet avis juridique est considéré comme un objectif stratégique pour défendre les droits des prisonniers palestiniens, ajoutant que l'organisation de ce congrès entre dans le sillage des efforts visant à promouvoir la cause des prisonniers. Après avoir souligné que la sensibilisation aux souffrances des prisonniers palestiniens nécessite de redoubler d'efforts pour mettre à nu les pratiques d'Israël à leur encontre, M. Karakë a affirmé que cette question revêt un caractère non seulement arabe et palestinien, mais également international et humanitaire. D'autre part, il a fait état de l'existence de plus de sept mille détenus palestiniens dans 22 prisons israéliennes, dont 43 femmes et 300 mineurs, rappelant que 12 autres prisonniers sont placés dans l'isolement individuel, dont Ahmed Saadat, secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (700 jours). Il a ajouté que 1500 prisonniers souffrent de plusieurs maladies, y compris les personnes cancéreuses qui sont en état de paralysie ou de paraplégie, précisant que dix membres du Conseil législatif palestinien croupissent encore dans les prisons israéliennes malgré les campagnes internationales de condamnation contre Israël. Initiée sous le thème "la libération des prisonniers palestiniens: une responsabilité internationale", cette conférence est organisée conjointement par l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne (AMSLP), le club du détenu palestinien, l'Agence Bayt Mal Al-Qods, l'ambassade de Palestine au Maroc, l'Organisation Marocaine des Droits de l'Homme (OMDH), la Ligue Marocaine des Droits de l'Homme (LMDH), l'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) et l'Association Marocaine des anciens étudiants en Syrie. Cette rencontre vise à dépasser les problématiques posées dans la procédure de poursuite judiciaire à l'encontre des officiers israéliens impliqués dans les actes de torture contre les détenus palestiniens. Elle est rehaussée par la participation d'acteurs politiques et des droits de l'Homme, ainsi que des personnalités du monde des médias et d'art, outre des familles de prisonniers palestiniens, qui croupissent dans les geôles israéliens, et des représentants des arabes des territoires 1948.