Le concept de l'autodétermination est un "exutoire" que les mouvements séparatistes utilisent pour diviser les Etats, a relevé samedi le politologue sénégalais, Jupiter Ndiaye. "Il n'y a pas de peuple sahraoui, ça n'existe pas. Il y a une nation marocaine et il y a un peuple marocain avec ses populations", a affirmé M. Ndiaye lors d'un colloque sur l'autonomie organisé samedi à Dakar par le Conseil national des Marocains au Sénégal (CNMS). Pour ce politologue et chroniqueur respecté, le concept du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un "exutoire" que les mouvements séparatistes utilisent pour diviser et morceler les Etats. "Il est impertinent de poser le débat sur la marocanité ou non du Sahara", a-t-il dit. "L'Etat marocain date du 9ème siècle et c'est l'un des Etats les plus vieux du monde", a-t-il argumenté. M. Ndiaye a relevé qu'à chaque fois qu'il y a des mouvements séparatistes, "il y a des Etats voisins concurrents qui leur apportent le soutien pour des raisons flagrantes de positionnement et de géopolitique, à travers une politique de corruption et de l'argent et loin de tout débat", en allusion à l'Algérie dans le cas du conflit du Sahara. "Chacun doit dénoncer ces Etats et les combattre dans leur orientation et leur politique", a-t-il martelé. Revenant sur la Marche verte, il a salué cette "impressionnante" et "extraordinaire" du peuple marocain derrière feu SM Hassan II pour consacrer la marocanité du Sahara, après que la Cour internationale de justice (CIJ) ait donné raison au Maroc. Le politologue sénégalais a salué la "générosité" du projet d'autonomie, qui prévoit d'octroyer de larges pouvoirs aux populations des provinces du Sud, à l'exception des symboles et des attributs de souveraineté. Il a en conclusion dénoncé l'admission de la pseudo-RASD au sein de l'Union africaine (UA) et invité les pays africains à engager le combat pour l' "effacement" et "l'exclusion" de cette fantomatique entité. "Il n'y a pas de place à cette entité fantomatique au sein de l'Union africaine, car elle n'est reconnue ni par la Ligue arabe, ni par la Communauté internationale", a-t-il ajouté. Le colloque sur l'autonomie, organisé en collaboration avec le réseau des sahraouis en Afrique pour le soutien de la proposition d'autonomie et le réseau africain pour la défense du projet d'autonomie au Sahara, a pour objectif de sensibiliser la société civile africaine à l'initiative d'autonomie, en tant que démarche sincère et courageuse pour clore le conflit du Sahara et s'engager sur la voie de l'édification d'un Maghreb arabe uni, fort et respecté dans le concert des Nations. Il a réuni plusieurs chercheurs, universitaires et acteurs de la société civile africaine qui ont débattu des différents aspects juridiques, historiques et académiques de l'autonomie.