Des experts ont mis l'accent, lors d'un colloque organisé mercredi à Rabat autour du «droit à l'eau au Maroc: entre le discours et la réalité», sur l'importance de reconnaître le droit de bénéficier de cette denrée vitale en tant que bien commun. Lors de cette rencontre, initiée dans le cadre de la coopération existant entre l'espace associatif et l'association pour le contrat mondial de l'eau-Maroc, les participants ont estimé que la problématique de l'eau requiert des réponses claires dans le sillage de la tendance actuelle vers la politique de la privatisation et la gestion déléguée de l'eau. Les intervenants ont considéré que la question de la gestion de l'eau est émaillée de nombreuses problématiques, dont l'absence de lois d'application claires et l'insuffisance des ressources financières devant permettre à tout le monde de bénéficier du droit à l'eau. Ils ont estimé que la gestion déléguée de l'eau a eu, durant les dernières années, une série de répercussions qui consistent notamment en l'absence de modalités d'évaluation, de contrôle et de surveillance de la part de l'Etat ou des département concernés. Ils ont évoqué à cet effet les expériences de la gestion déléguée dans plusieurs villes marocaines, dont Casablanca, Rabat, Tanger et Tétouan. Les participants ont critiqué les modes d'exploitation des sources naturelles, considérant que ces modes requièrent l'élaboration de réponses collectives partant du principe du droit à l'eau, eu égard à l'importance de l'eau pour l'avenir. Ils ont aussi insisté sur l'intérêt porté par les différentes composantes de la société civile à cette denrée vitale dont la rareté représente un danger imminent pour l'avenir de l'humanité.