La littérature marocaine de langue français a commencé à traiter de sujets à caractère universel tout en conservant ses racines nationales, ce qui lui a valu une bonne place dans la littérature francophone moderne et une consécration dans plusieurs autres pays, ont affirmé deux chercheurs marocains. Ces sujets évoqués par la littérature marocaine de langue française lui a permis d'occuper une place de premier plan sur la scène littéraire francophone et dans d'autres pays, a indiqué M. Mustapha Chadli, enseignant à la faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, lors d'une conférence sur la littérature marocaine, organisée dans le cadre du Salon du livre de Ouagadougou, dont le Maroc est l'invité d'honneur. Cette littérature, a-t-il dit, a évoqué les questions liées à l'identité, au pluralisme culturel, à l'exil et aux violations des droits politiques et sociaux, ajoutant que c'est cette richesse et cette diversité des sujets traités qui ont permis à cette littérature de jouir de cette notoriété dans le monde de la francophonie. Il a ajouté que la littérature marocaine de langue française est devenue ces dernières années plus riche avec l'arrivée sur la scène littéraire de jeunes écrivains et auteurs, hommes et femmes, qui ont une perception différente de l'écriture. De son côté, le critique Abdellah Beida, enseignant à l'école normale supérieure de Rabat, a indiqué que la littérature marocaine en français s'intéresse désormais à des sujets à vocation universelle tout en restant attachée à l'identité marocaine. Il a expliqué que cette littérature a vu le jour durant le protectorat, ce qui explique que la question de l'identité est devenue l'une des composantes de la littérature marocaine et maghrébine. La "Journée du Maroc" avait été célébrée dimanche au Salon du livre de Ouagadougou, en présence du ministre de la Culture, M. Bensalem Himmich. La célébration de cette journée a été marquée par une rencontre avec des écrivains et éditeurs marocains sur "le Maroc culturel contemporain" et une conférence sur "littérature marocaine de langue française, une identité en mouvement". Le programme de la participation distinguée du Maroc à ce salon comporte aussi des expositions, ainsi que la projection du film "Oud Lward", du réalisateur Lahcen Zinoun. Selon le ministère de la Culture, la participation du Maroc à cette manifestation culturelle s'inscrit dans le cadre des relations "distinguées" entre le Maroc et le Burkina Faso, et des efforts déployés par le ministère de la Culture en vue de faire la promotion de la culture marocaine et de renforcer la coopération culturelle Sud-Sud. Le salon du livre de Ouagadougou avait été lancé en 2000 avec l'objectif de promouvoir le livre et la lecture au Burkina Faso et de développer les échanges culturels entre les pays africains.