L'exposition "Yves Saint Laurent et le Maroc", qui sera inaugurée vendredi au Jardin Majorelle à Marrakech, constitue un témoignage de l'amour fort qu'éprouvait ce grand couturier et cet artiste pour le Royaume, a souligné jeudi, M. Pierre Bergé, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. M. Bergé, qui animait un point de presse à Marrakech, en présence notamment des représentants de médias nationaux et étrangers, ainsi que de certains amis de Yves Saint Laurent, a indiqué que cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 18 mars, sera une occasion pour le public marocain de s'apercevoir de cette incroyable influence qu'exerçait le Maroc sur les œuvres de ce grand artiste. Selon M. Bergé, également commissaire de l'exposition, cet événement, placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, permettra aux visiteurs d'apprécier une série de photographies et de croquis qui témoignent des moments forts passés au Maroc où l'amitié et le travail occupaient la plus grande place dans la vie de Yves Saint Laurent. Il a relevé, dans ce sens, que "les liens de Yves Saint Laurent avec le Maroc ont toujours été nombreux et forts et que ces derniers n'ont cessé de se renforcer", relevant que Saint Laurent avait toujours considéré le Maroc comme son pays d'adoption. Quelque 44 modèles sont présentés dans cette exposition, tous richement accessoirisés et accompagnés de divers documents: photographies, textes et projection d'extraits du documentaire "Tout terriblement", réalisé en 1994 par Jérôme de Missolz, a-t-il signalé. Cette exposition, érigée dans un premier temps à la Villa des arts à Casablanca, se distingue par l'ambiance très architecturée d'un intérieur marocain, des modèles dont l'inspiration transparaît dans la forme. On y trouve également des réinterprétations par Yves Saint Laurent de caftans, capes, Sarouels avec broderies marocaines et détails de passementerie. Dans la seconde salle de l'exposition (la Couleur), Christophe Martin, le scénographe de l'exposition, entraîne le visiteur hors de la maison, vers la nature. On y trouve les couleurs de la cité ocre qui éclatent et se confrontent si bien: rose, rouge et jaune, mais aussi les couleurs sourdes (beige, terre, bleu marine). Un autre espace de cette exposition (l'Afrique rêvée) abrite des modèles intemporels composés de matières surprenantes: perles de bois, mica, raphia, qui sont surmontés de coiffures extraordinaires portées comme des parures. M. Bergé a, en outre, relevé la nuance entre la Haute couture et la mode qui constitue, à ses yeux, la charnière entre le passé et le futur.