Les travaux de la réunion préparatoire de la 14eme session de la commission mixte maroco-sénégalaise, clôturés ce week-end à Dakar, ont mis en évidence la volonté commune de redynamiser la coopération bilatérale et dégager de nouvelles pistes pour développer davantage les échanges multiformes entre les deux pays. Lors de cette rencontre, dont l'ouverture a été co-présidée par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, M. Madické Niang et le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Ouzzine, les deux parties ont formulé plusieurs propositions concrètes couvrant divers domaines de la coopération bilatérale multiforme, qui seront soumises à la 14eme session de la commission mixte prévue prochainement à Dakar. Dans le domaine des transports, la partie marocaine a proposé la conclusion d'un accord dans le domaine des transports terrestres concernant le corridor "Sénégal-Mauritanie-Maroc" et de renforcer les dessertes aériennes par la Royal Air Maroc entre Dakar et Casablanca par l'octroi d'une 3ème fréquence quotidienne supplémentaire, selon ce qui ressort du procès-verbal de cette réunion préparatoire. Les deux parties ont convenu également de reprendre les discussions en vue de la mise en place d'une compagnie maritime entre le Sénégal, le Maroc et la Mauritanie et de la relance du projet de liaison maritime Tanger-Med-Casablanca-Nouadhibou-Saint-Louis-Dakar. Au titre de la réactualisation du cadre juridique de leur coopération, les deux parties ont décidé de finaliser les accords en cours de négociations, en vue de leur signature, à l'occasion de la 14eme session de la commission mixte. Selon le document, il s'agit notamment du projet d'accord sur les transports routiers internationaux de voyageurs et de marchandises et du projet d'accord entre le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau sur la coordination des services de recherche et de sauvetage maritime. D'autres projets d'accord concernent le domaine du tourisme, la coopération entre le Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel du Sénégal et la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle du Maroc, la promotion du statut de la femme et la protection des droits de l'enfant. Les deux parties ont également convenu d'insuffler une nouvelle dynamique à la coopération fructueuse dans les domaines de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle-technique et de la santé. La partie sénégalaise a, en outre, formulé le souhait de bénéficier de l'expérience marocaine dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et du développement social, la promotion de la situation de la femme (les approches genres) et la protection de l'enfance. Dans le domaine politique les deux parties se sont félicitées du modèle de réussite et de constance que représente le partenariat maroco-sénégalais. Elles ont ainsi renouvelé leur engagement à travailler étroitement pour la résolution des crises et défis auxquels elles sont confrontées, tant au plan national qu'au niveau régional et international. Les deux parties ont convenu d'harmoniser leurs démarches et positions respectives concernant le suivi des grandes questions de politique internationale, notamment la réforme des Nations Unies, la réforme de la gouvernance économique mondiale, les négociations sur le changement climatique et celles relatives au cycle de Doha sur les échanges commerciaux internationaux. Dans le domaine de la coopération économique et financière, les deux pays ont décidé de redynamiser le Conseil d'affaires Sénégal-Maroc en vue d'une plus grande implication du secteur privé dans la promotion de leur partenariat économique et commercial. Les deux pays ont également décidé d'Âœuvrer ensemble pour la signature de l'accord commercial et d'investissement entre le Maroc et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), regroupant huit pays dont le Sénégal. A cet égard, le Sénégal a renouvelé son engagement à appuyer et soutenir la signature de cet accord, déjà paraphé en 2008. Le Maroc et le Sénégal sont également convenus de renforcer la coopération entre leurs administrations douanières, par la signature d'un accord d'assistance mutuelle. Le Sénégal a exprimé le souhait de bénéficier de l'expérience d'autres institutions comme le Fonds d'équipement communal et la Caisse centrale de garantie. Concernant l'agriculture, le Sénégal s'est félicité du financement par le Maroc d'une ferme agricole, dans la Région de Thiès (centre), et de sa contribution au programme des pluies provoquées pour assurer l'autosuffisance alimentaire et lutter contre la sécheresse. Le Sénégal a également exprimé sa "gratitude" au Maroc pour son assistance à la mise en place de nouveaux haras, l'amélioration de la race équine et l'identification des chevaux par les puces électroniques ainsi que la formation dans les métiers liés au cheval. La partie sénégalaise a sollicité l'appui et le soutien du Maroc dans le cadre du financement du Programme national d'Investissement agricole (PNIA), particulièrement la maîtrise de l'eau pour l'agriculture, la création de centrales laitières et la valorisation et la commercialisation des produits de la pêche. En matière d'habitat, les deux parties se sont engagées à poursuivre les discussions déjà entamées en vue de l'organisation d'un Salon de l'habitat au Sénégal en le faisant bénéficier de l'expérience marocaine en matière de construction de logements sociaux. La partie marocaine a fait part de sa disponibilité à partager son expérience dans le cadre de la lutte contre l'habitat insalubre et dans le financement des habitats sociaux, notamment dans le cadre du programme sénégalais "une Famille, un Toit ". Dans la perspective du renforcement de la coopération économique bilatérale, le Sénégal a proposé au Maroc la mise en place d'un cadre de coopération dans ce secteur, englobant notamment un partenariat en matière d'exploitation des phosphates entre l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), les Industries Chimiques du Sénégal et la recherche et l'exploitation de matériaux de construction. En vue de faire face au phénomène de l'immigration clandestine, les deux pays ont décidé de renforcer la coopération entre leurs services de sécurité en matière de contrôle des frontières et d'échange d'informations et d'expériences dans les domaines de la lutte contre la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent, le trafic illicite de stupéfiants, le terrorisme et la lutte contre la cybercriminalité. Pour assurer l'exécution diligente de leurs engagements, les deux pays ont décidé de mettre en place un mécanisme de suivi de la coopération bilatérale, qui se réunira deux fois par an, alternativement à Dakar et Rabat.