Le grand écrivain marocain Edmond Amran El Maleh, décédé lundi à Rabat à l'âge de 93 ans, était un "témoin exceptionnel de l'histoire contemporaine" du Maroc, a affirmé l'écrivain espagnol Juan Goytisolo. Avec son patriotisme et son attachement sincère aux valeurs de citoyenneté, le défunt a toujours fait preuve d'engagement en faveur de la défense de l'indépendance du Maroc et de sa culture ancestrale, a souligné Goytisolo dans une tribune à la mémoire du grand écrivain, publiée par le journal "El Pais". Selon Goytisolo, la production littéraire d'El Maleh illustre la valeur intellectuelle du défunt et ses qualités humaines, ainsi que la richesse culturelle du Maroc, faisant observer que le lecteur marocain était au centre des priorités d'El Maleh. Fort de ses convictions et de sa défense des causes justes, le défunt a toujours exprimé son engagement en faveur de la lutte du peuple palestinien, souligne Goytisolo, fils adoptif de la ville de Marrakech. Natif de Safi en 1917 d'une famille juive marocaine, Edmond Amran El Maleh a enseigné la philosophie et exercé le métier de journaliste à Paris. A partir de 1980, il se met à écrire une série de romans et un recueil de nouvelles. Parmi ses nombreuses œuvres figurent "Parcours immobile" (1980), "Ailen ou la nuit du récit" (1983), "Mille ans, un jour" (1986), "Jean Genet, le Captif amoureux et autres essais" (1988), "une femme, une mère" (2004), ou encore son dernier ouvrage "Lettres à moi même". En 1996, il se voit décerner le Grand Prix du Maroc pour l'ensemble de son œuvre.