La 79-ème Assemblée générale de l'Organisation internationale de la police "Interpol", dont les quatre jours de travaux ont pris fin jeudi à Doha, a adopté un certain nombre de résolutions allant toutes dans le sens d'un renforcement de la coopération policière internationale. Trois décisions notoires ressortent ainsi de ces nombreuses et différentes résolutions, à savoir l'établissement d'un document de voyage d'Interpol censé faciliter la circulation de ses responsables et agents en mission, le renforcement juridique des "Notices Rouges" censées limiter la liberté de circulation des malfaiteurs en fuite, et la mise en place à Singapour d'un Centre régional et polyvalent de l'Organisation. Face au développement de la criminalité transfrontalière, Interpol s'efforce ainsi à poursuivre les objectifs tracés lors de la 76-ème assemblée tenue en novembre 2007 à Marrakech, et qui se résument dans la devise "Relier les polices du monde" pour une meilleure lutte contre la criminalité. "Les débats ont été constructifs, puisqu'ils ont examiné toutes les questions sécuritaires qui préoccupent la Communauté internationale", a indiqué à la MAP M. Brahim Ben Sami, Contrôleur général à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et directeur adjoint de la Police Judiciaire, qui a conduit la délégation marocaine à cette rencontre. Des questions liées au terrorisme à celles de la cybercriminalité, en passant par le narcotrafic et le blanchiment d'argent, tous les thèmes sécuritaires ont été décortiqués par les quelque 1.000 délégués et experts, venus à Doha avec un esprit souvent décrit de "familial" et la volonté de continuer à combattre "l'ennemi commun" qu'est la criminalité sous toutes ses formes, en particulier transfrontalière. C'est dans ce contexte que le renforcement juridique des Notices rouges, décidé à la lumière d'un rapport présenté par un Groupe de Travail présidé par M. Mustapha Mouzouni, Préfet de police de Casablanca et vice-président du Comité Exécutif d'Interpol, a largement suscité l'intérêt des participants. Il devrait en effet faciliter la recherche et l'arrestation des criminels, avant de procéder à leur extradition dans le cadre de mandats d'arrêt internationaux lancés par la Justice. "Il s'agira d'un mécanisme policier porteur du même esprit coercitif du mandat d'arrêt international, et permettant l'action de recherche à exécuter par la police en attendant l'émission du mandat d'arrêt par les juges", expliquent les promoteurs de cette démarche. L'Assemblée générale a, par ailleurs, réélu l'Américain Ronald Noble en tant que secrétaire général, après la présentation de sa seule candidature par le Comité exécutif de l'organisation. Fondée en 1923, Interpol est basée à Lyon, en France, et a pour but de promouvoir la coopération policière internationale.