Le projet de loi de Finances 2011, présenté mercredi par le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar, n'a pas suffisamment pris en compte les répercussions de la crise financière internationale, ont estimé à Rabat les responsables des groupes de l'opposition à la chambre des représentants. Le président du groupe du Parti Authenticité et modernité (PAM), M. Hamid Narjiss, a regretté que le gouvernement "n'ait pas fourni suffisamment d'efforts pour gérer ces répercussions et s'adapter avec la crise économique mondiale", notant que le projet présenté "n'a apporté aucune nouveauté" et "qu'il est marqué par une approche sectorielle qui a pris le pas sur l'approche globale". Concernant les outils de mise en oeuvre du projet de loi de Finances, M. Narjiss a déploré l'absence de "mesures courageuses pour répondre à plusieurs enjeux, relatifs, à titre d'exemple, à l'amélioration des chiffres de l'investissement étranger, qui a connu cette année une certaine régression et à la détection de nouvelles sources de croissance" Le projet de loi, "qui n'a pas prévu de mesures fortes pour accompagner les réformes en cours au Maroc, souffre de faiblesse et manque d'audace", a-t-il affirmé. De son côté, M. Najib Boulif, du groupe du Parti Justice et Développement (PJD), a estimé que le projet de loi de Finance n'apporte pas une réelle valeur ajoutée à l'économie marocaine, permettant de sortir du contexte de la crise et de concurrencer les économies des pays émergeants, "qui enregistrent une croissance atteignant 7,5 pc, alors que le projet de loi n'en propose que 5 pc". Par ailleurs, le projet ne contient ni incitations sociales ni réformes fiscales, notamment au niveau de la TVA, de même qu'il n'a pas fait allusion à la réforme de la caisse de compensation et de la caisse des retraite, a-t-il dit. Lors de la présentation du projet de loi, M. Mezouar avait indiqué que ce texte table sur un taux de croissance de 5 pc, un taux d'inflation de 2 pc, un déficit budgétaire de 3,5 pc et un baril de pétrole à 75 dollars. Le projet de loi de Finance 2011 prévoit également un déficit budgétaire de 3,5 pc, contre 4 pc en 2010, a-t-il précisé.