Le Maroc a appelé, jeudi à Istanbul, au renforcement de la régulation et de la co-régulation des nouveaux services audiovisuels, afin de faire face à un secteur qui devient un paysage multimédia de plus en plus mondialisé présentant des "facteurs de risque pour le jeune public". "Le paysage audiovisuel devient un paysage multimédia, de plus en plus mondialisé, nécessitant une prise en charge, une nouvelle appréhension et donc une régulation adaptée", a indiqué Mme Naïma El Mcherqui, membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA). Mme El Mcherqui, qui intervenait dans le cadre de la 12ème Assemblée plénière des présidents du Réseau des instances de régulations méditerranéennes (RIRM), au nom de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a précisé que la révolution numérique encourage l'apparition de nouveaux services audiovisuels, notamment ceux qui empruntent la voie d'Internet, ce qui remet en question la notion de territorialité dans l'exercice des prérogatives nationales de régulation. Cette "nouvelle réalité audiovisuelle" nécessite un nouveau mode d'encadrement et un renforcement de la co-régulation et de coopération entre les pays membres du RIRM, a-t-elle souligné. En matière de régulation, Mme El Mcherqui a préconisé la mis en place des règles renforçant la signalétique et les messages de prévention et l'encouragement de l'utilisation des logiciels de contrôle parental. Elle a également appelé à renforcer la coopération internationale et à instaurer des cadres communs et des conventions de régulation, établir des listes noires des opérateurs transnationaux qui ne se soumettent pas aux règles de régulation communes et à encourager les émissions d'éducation aux médias, avec un accent particulier sur celles destinées aux jeunes publics. Le RIRM accorde une importance particulière à l'éducation aux médias dans l'analyse et la régulation des nouveaux services audiovisuels. La présidence andalouse du RIRM lui a consacré un séminaire de formation, organisé à Malaga en juin dernier et dans lequel la HACA, représentée par Mme El Mcherqui, est intervenue pour présenter la conception du Réseau de la co-régulation en matière de protection de l'enfance. Mme El Mcherqui, qui a présenté l'expérience de la HACA dans le domaine de la régulation des nouveaux services, a souligné l'importance de la mise en oeuvre de la Déclaration de régulation des contenus, présentée à Marrakech en 2007 et adoptée en 2008, et de la Déclaration d'intention de Grenade (octobre 2009) relative à la protection du jeune public et à la utte contre la violence dans les médias. La 12ème Assemblée plénière des présidents du RIRM a entamé ses travaux, jeudi à Istanbul, avec la participation d'une délégation marocaine de la Haute autorité de communication audiovisuelle (HACA). Conduite par le président de la HACA, M. Ahmed Ghazali, la délégation marocaine est composée de Mme Naima El Mcherqui et de M. Ilyas El Omari, membres de la HACA, ainsi que de MM. Hassan Bouquentar et Samir Majdoub respectivement conseiller et directeur de Cabinet du président. Créé en 1997 à l'initiative du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) français et du Conseil de l'Audiovisuel catalan (CAC), le RIRM vise à renforcer les liens culturels et historiques, qui existent entre les deux rives de la Méditerranée, et à permettre aux instances de régulation indépendantes du Bassin méditerranéen, dans le contexte de la mondialisation, d'identifier les enjeux communs auxquels elles sont confrontées.