Les Chioukhs et notables de la tribu Aït Lahcen à Laâyoune ont dénoncé vivement, lors d'une réunion tenue mercredi dans la ville, l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par des milices du polisario. Dans un communiqué lu à cette occasion, ils ont souligné que cet enlèvement constitue une violation flagrante de la liberté d'expression et dénote de la répression systématique pratiquée par la bande du polisario contre tous ceux qui osent se départir de la pensée unique prévalant dans les camps de Tindouf. Ils ont appelé, à cet égard, l'ONU et l'ensemble des organisations de défense des droits de l'Homme à intervenir d'urgence pour la libération de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui a fait preuve d'un sens élevé de sacrifice en faveur de la dignité des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf et de leur libération de l'emprise de cette bande qui cherche à faire taire les voix soutenant la proposition d'autonomie en tant que solution réaliste au conflit artificiel autour du Sahara marocain. Ils ont également souligné que l'Algérie se doit de garantir la sécurité de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, tout en appelant à respecter son droit d'exprimer librement ses opinions et lui permettre de rencontrer les siens dans les camps de Tindouf. M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui avait annoncé début août, lors d'une conférence de presse tenue à Smara, son soutien à la proposition marocaine d'autonomie dans les provinces du sud du Royaume, avait a été arrêté, mardi soir, par les milices du "polisario", à son arrivée au poste frontière menant aux camps de Tindouf, en provenance du territoire mauritanien. Les miliciens du polisario, qui se trouvaient à bord de deux véhicules militaires, l'ont interpellé au niveau de la région de Mhiriz, avant de le conduire vers une destination inconnue. Ould Sidi Mouloud avait, plus tôt dans la journée, lancé un appel à l'opinion publique sahraouie et internationale dans lequel il avait exprimé sa détermination à défendre ses convictions en dépit de l'état de terreur que la direction du "polisario" veut imposer dans les camps pour museler les consciences vives et les empêcher de clamer la vérité.