Tous les couturiers traditionnels vous le diront: Les fêtes et autres occasions religieuses sont les périodes les plus florissantes de l'année.Des moments très propices pour la vente des habits traditionnels qui s'écoulent comme des petits pains. Preuve que les marocains sont et restent toujours viscéralement attachés à la tradition. (Par Najat Ben El Arbi) A Casablanca, comme d'ailleurs partout dans le Royaume, la frénésie d'achat des habits traditionnels à la veille de Ramadan et tout au long de ce mois sacré, est palpable. Un habit indémodable qui illustre admirablement les coutumes et usages ancestraux très ancrés dans la société marocaine et ce, en dépit de la mode moderne envahissante. Pour Imane, couturière à l'ancienne médina, les marocains maintiennent toujours leurs traditions et la demande de ces vêtements traditionnels, entre autres, Djellaba, Gandoura, Caftan, Kmis ou encore les Babouches, connaît une véritable explosion, surtout à la veille de chaque fête religieuse. Conséquence: les couturiers croulent sous les commandes et se voient contraints de faire des veillées tardives pour faire plaisir à leur clientèle. Comme d'ailleurs le cas de cette jeune couturière qui, malgré l'effectif conséquent de petites mains employées dans son atelier, trouve énormément de difficultés pour répondre à toutes les commandes et se voit obligée parfois d'en confier certaines à des consoeurs. Naima, une jeune fille employée dans une boutique, témoigne de cet engouement pour l'habit traditionnel qui devient de rigueur nonobstant son prix. Certains inconditionnels cassent même leur tirelire pour s'offrir des habits pour la circonstance. Au grand plaisir des commerçants qui engrangent, lors des multiples occasions religieuses et autres fêtes, des bénéfices conséquents d'autant comme a confié à la MAP, cette vendeuse, la marge de bénéfice est très souvent importante car la plupart des clients ne négocient pas le prix quant il s'agit d'un habit traditionnel typiquement marocain. Changement de décor : Nous sommes à ''Kissariat Al Haffari'', au coeur du quartier mythique Derb Sultan, une ambiance particulière règne durant les jours qui précédent une fête religieuse, explique M'jid, couturier, les clients y affluent de partout pour faire leur shopping et s'offrir des habits traditionnels, une des activités qui fait la renommée de la Kissariat. Ces habits, qui pérennisent les aspects vestimentaires des ancêtres de la société marocaine, connaissent également des changements et du renouveau: les machines à coudre ont remplacé progressivement le travail à la main puisque le travail à la machine revient beaucoup moins cher, explique M'jid. Le quartier des Habous, quant à lui, est très connu dans la fabrication et la vente de tous les genres d'habits traditionnels à Casablanca. Boujemâa, commerçant au quartier, explique qu'il y a deux catégories de produits dans tous les magasins du quartier : les habits traditionnels fait à la machine qui trouvent rapidement acquéreur puisque leur prix se négocie à partir de 150 dirhams. Ce qui n'est pas le cas pour les habits faits à la main par des Mâalems. Confectionnés sur commande, ces habits de la haute couture traditionnelle se vendent à partir de 1000 dirhams. Bref, les occasions religieuses et aussi de fête montrent à quel point les marocains sont toujours fidèles à leurs traditions, notamment aux habits traditionnels, un magnifique reflet de l'héritage socioculturel de la société marocaine.