Une exposition sur l'art de la photographie africaine est montée jusqu'au 26 septembre prochain au Palais des Beaux Arts à Bruxelles sous le thème "Un rêve utile". Cette exposition, qui s'inscrit dans le cadre de la 3ème édition de la biennale "été de la photographie", est une vue d'ensemble de la photographie africaine au cours des cinquante dernières années. Elle se veut une compilation des œuvres provenant des plus grandes institutions culturelles de Belgique, notamment le Musée international de la photographie de Charleroi et le FotoMusem d'Anvers. Cette belle manifestation a pour originalité et engagement culturel de révéler un regard d'artistes du terroir et non celui occidental qui a été posé pendant des siècles sur les villes africaines, Les ouvres exhibées sont ainsi un reflet de l'identité, un pan de la culture africaine, une tranche de la vie de tous les jours en l'occurrence ludique, simple, nonchalante mais en particulier engagée, dans plusieurs grandes cités d'Afrique Noire. Dans cette galerie de photos dont la plupart sont en noir et blanc, le visiteur peut voyager allant de l'Ouganda, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Niger mais aussi à Alexandrie, à Sfax, à Tlemcen et à Casablanca. Il peut également pénétrer dans les quartiers périphériques, les maisons et les auberges de certaines villes d'Afrique, ou tout simplement regarder les comportements et gestes de personnages et artistes du continent noir. Cette exposition "documentaire", qui accorde une large part à la musique, à la danse, à la fête, comme pour rappeler l'histoire ancestrale de la culture artistique africaine, est en particulier le résultat d'un parcours des photographes africains entre 1960 et 2010. "Elle permet une exploration des changements apportés par les proclamations d'indépendance tant dans le registre des visions que des identités ainsi exprimés", soulignent les organisateurs du Palais Bozar. La thématique choisie "un rêve utile", titre emprunté à l'écrivain guinéen Tierno Monenembo, explique le commissaire de l'exposition Simon Njami "est synonyme de visions d'inspirations et de désir. Le rêve a fonction de moteur. Il est à l'origine de grands chantiers et des grandes ambitions ". La photographie est donc la projection de ce rêve. Ce rêve utile montre, indiquent des observateurs, "une Afrique en marche, vivante et sachant se regarder dans le miroir sans concessions d'une photographie" venue d'ailleurs.