Marrakech abritera, du 18 au 21 décembre 2008, la première Biennale des arts contemporains. Abderrazzak Benchaâbane, directeur de la Biennale, explique les enjeux de cette rencontre. ALM : C'est la première édition de la Biennale des arts contemporains. Pourquoi l'organisation d'une telle manifestation en ce moment ? Abderrazzak Benchaâbane : Les arts plastiques au Maroc (la peinture, la sculpture, la photographie, les arts visuels...) connaissent un essor considérable. Nous souhaitons, à travers l'organisation de la Biennales des arts contemporains de Marrakech, consolider davantage cet essor et élargir la diffusion de l'art marocain sur le marché international. Cette manifestation veut pallier ce manque qui existe au niveau de la méditation autour des arts plastiques au Maroc. Ainsi il s'agit de fédérer le maximum possible d'acteurs de la scène artistique pour une meilleure promotion de l'art marocain. La Biennale de Marrakech est particulièrement nationale cette année. Est-ce que vous comptez pour les prochaines éditions, ériger ce rendez-vous en une manifestation internationale ? Cette première édition est particulièrement locale et nationale. Mais toutefois nous n'avons pas négligé la dimension internationale. Ainsi, sera parmi nous nous une galerie parisienne qui présentera une sélection d'artistes marocains dont elle expose déjà les travaux en France et qu'elle compte soutenir d'avantage à l'international. Participeront aussi plusieurs critiques, journalistes, et universitaires étrangers qui auront l'occasion de voir ce qui se passe dans la scène artistique marocaine. Il s'agit à travers tout cela d'ouvrir des portes pour les productions nationales, mais également pour que les prochaines éditions de la Biennale deviennent internationales. Ainsi, cette première édition constitue un début, un beau début, vu la qualité des artistes et le professionnalisme de galerie qui les expose. Mais nous souhaitons que la Biennale de Marrakech devienne un rendez-vous international. Quels seront les moments forts de la Biennale de Marrakech ? Parmi les moments forts de cette première édition, nous notons la tenue d'un salon professionnel auquel participeront les galeries professionnelles, les collectionneurs et les fondations publiques et privées et qui aura lieu au centre des conférences et des expositions du Ryad Mogador, à Marrakech. Est également prévue une cérémonie de remise de trophées qui rendra hommage cette année aux artistes Hassan El Glaoui et Farid Belkahia, ainsi qu'à la critique d'art Toni Maraini qui aura lieu le samedi 20 décembre à l'ESAV. Parlez-nous des activités parallèles également prévues à la Biennale ? A l'ESAV, Safaâ Erruas présentera une création spécialement à cette occasion. Hicham Benohoud présentera trois vidéos : il s'agit de «36 poses», «de 9h à 10h», «Suspensions». Un colloque aura lieu samedi 19 décembre à Dar Bellarj sur le thème «Quelle médiation pour l'art au Maroc aujourd'hui ?» Figure également au programme une Expo-vente aux enchères à laquelle peut participer tout artiste ou collectionneur à titre personnel et qui sera organisée par la maison de vente «British home». Un pourcentage du produit de vente ira à la promotion de l'éveil artistique des jeunes en milieu rural. Une association qui travaille en milieu rural dans le sud de Marrakech et qui pilotera la première expérience cette année.