Le journal "L'eco di Bergamo" (l'écho de Bergame) a mis en évidence les témoignages poignants livrés, en fin de semaine dernière, par une délégation de Sahraouis marocains représentant la société civile, notamment sur les violations systématiques des droits humains dans les camps de Tindouf, en Algérie. "Les violations des droits humains sont érigées en système dans les camps où les agents du +polisario+ mortifient la population et la contraignent à vivre dans une prison à ciel ouvert", a ainsi souligné Mme Saadani Maa Alainine, acteur associatif et militante pour les droits de l'homme, citée par le journal. Relatant son propre vécu, la militante sahraouie, qui participait à un séminaire sur la question du Sahara dans la ville lombarde de Bergame (nord de l'Italie), a affirmé être l'exemple même des victimes de ces violations. Mme Saadani Maa Alainine a indiqué notamment n'avoir connu son père, qui avait été enrôlé de force, qu'à l'âge de 5 ans et que celui-ci avait fait l'objet de tortures suite à des accusations de trahison, ce à quoi elle sera soumise, elle aussi, ainsi que sa mère. La militante sahraouie a évoqué également le douloureux épisode de sa déportation, en compagnie d'autres enfants, à l'âge de 9 ans à Cuba où, a-t-elle affirmé, elle avait été maintenue sans aucun contact avec sa famille durant 18 ans. "C'est là la stratégie appliquée par le polisario pour endoctriner les jeunes, maintenir sous contrôle la population des camps et continuer à disposer de +fidèles+", a-t-elle indiqué en mettant l'accent sur les indescriptibles souffrances imposées par les séparatistes aux femmes et aux enfants et l'exploitation de la situation de ces derniers pour obtenir des aides humanitaires qu'ils détournent à leur profit. Cité également par "L'eco di Bergamo", M. Ghallaoui Sidati, ex-représentant du "polisario" en Italie, a évoqué la genèse de la création du "polisario" et sa récupération par le régime algérien pour servir ses visées dans la région. Depuis 35 ans, l'Algérie maintient la population des camps sous les tentes et lie sa survie aux aides humanitaires, a-t-il déploré en soulignant que l'unique solution au conflit réside dans le projet d'autonomie proposé par le Maroc, "un pays où les droits humains sont garantis". "Les gens ont besoin de paix et d'unité", a insisté M. Sidati en attirant cependant l'attention sur tout l'intérêt que les séparatistes ont à maintenir les choses en l'état afin d'"apitoyer", à travers les souffrances endurées aux enfants dans les camps, les organisations humanitaires et de s'enrichir à leurs dépens. Pour sa part, Lahcen Mahraoui, universitaire, membre du Conseil Royal Consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), s'est appesanti sur les fondements historiques établissant la marocanité des provinces du Sud. M. Mahraoui, qui a souligné l'importance de "la connaissance historique " pour comprendre la réalité de la question, a présenté des documents, des témoignages et des correspondances authentiques établissant les fondements historiques de la marocanité du Sahara depuis le 17ème siècle. Il a, de même, exposé des lettres de chefs de tribus sahraouies adressées à leurs Sultans marocains. M. Mahraoui a également rappelé, dans ce cadre, les conventions et traités signés entre le Maroc et des puissances étrangères qui ont toujours fait appel aux Sultans pour protéger les activités de leurs citoyens au Sahara. Il a passé aussi en revue des témoignages et citations de grandes personnalités politiques étrangères de différentes nationalités, notamment françaises, anglaises et allemandes, prouvant la marocanité du Sahara et qui datent de la période allant du 17ème siècle au protectorat. Dans leurs interventions au cours de ce séminaire, les membres de la délégation ont, à travers leur propre vécu, mis à nu, à coups de détails, l'instrumentalisation du "polisario" par les gouvernants d'Alger et sa véritable nature sanguinaire et éradicatrice. Ils ont accroché, par leurs témoignages, la nombreuse assistance constituée notamment d'élus, d'eurodéputés, de syndicalistes et d'universitaires, qui, souvent, n'a pu retenir son émotion, face à la dureté du propos et à l'atrocité du récit. Outre les liens historiques ayant toujours existé entre le Maroc et son Sahara, les interventions des membres de la délégation ont, durant ce séminaire tenu sous le thème: "Conflit du Sahara : passé, présent et perspectives", permis de jeter la lumière sur la genèse de la création du "polisario" du temps de la colonisation espagnole. Elles ont également éclairé l'assistance sur des épisodes dramatiques vécues par les populations séquestrées des camps de Tindouf et sur le rôle joué par le "polisario" au service de visées hégémoniques sans rapport avec une quelconque prétendue "cause sahraouie". La délégation de sahraouis marocains avait tenu, vendredi dernier, à Florence (centre de l'Italie), une rencontre avec de hauts responsables de la région de Toscane (centre) au cours de laquelle ses membres avaient également mis en évidence la réalité de l'affaire dite du Sahara et la pertinence du projet d'autonomie proposé par le Maroc. Lors de cette rencontre, les membres de la délégation, auxquels s'était joint M. Yassine Belkassem, du réseau des associations de la communauté marocaine en Italie et de la fédération des Africains en Italie, s'étaient attardés sur les supercheries auxquelles le "polisario" et ses protecteurs ont recours pour tenter de faire croire à l'existence d'une prétendue "cause sahraouie" et sur les tromperies dont ils usent pour soutirer des aides qu'ils détournent par la suite à leur propre profit.