La situation déplorable des femmes dans les camps du polisario, les acquis dont bénéficient leurs soeurs dans les provinces du sud, ainsi que la pertinence du projet d'autonomie en tant qu'approche à même de mettre fin aux déchirement des familles sahraouies, ont été mis en relief lors d'une conférence organisée, mercredi au Palais des Nations à Genève, en marge de la 14ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, autour du thème "protection des droits de la femme dans les situations de conflit". Au cours de cette conférence, M. Franz Mekyna, activiste autrichien des droits de l'Homme, a évoqué les agissements et les mauvais traitements que réserve le polisario aux enfants qui sont, a-t-il dit, séparés de leurs familles, ne bénéficiant d'aucune éducation et sont même souvent acculés à suivre des entraînements militaires. Les camps de Tindouf sont une prison fermée, a-t-il rapporté, insistant sur la nécessité d'ouvrir les frontières devant ces populations. L'intervenant a de même souligné que les aides acheminées vers ces camps n'ont aucun effet sur le terrain. M. Mekyna a qualifié d'approche positive et honnête l'initiative d'autonomie proposée par le Maroc pour régler définitivement le conflit du Sahara, appelant la communauté internationale à agir dans ce sens. Mme Khadija Rouissi, de l'ONG "Bayt Al Hikma", a, de son côté, fait part de la grande préoccupation de son association par la situation de la femme dans les camps de Tindouf , précisant que le polisario poursuit, depuis des années, une politique de procréation forcée imposant aux femmes de multiplier les grossesses dans un but évident d'augmentation significative de la population des camps qu'ils contrôlent. Mme Rouissi a étayé ses affirmations par le rapport de Human Rights Watch et par les témoignages de Sahraouis, particulièrement des femmes, ayant regagné la mère patrie sur les mauvais traitements, la torture et les souffrances infligés aux femmes dans les camps de Tindouf, qui s'ajoutent à l'inaccessibilité du contrôle des naissances, au mariage précoce ou forcé, au non respect et à la privation de leurs droits. D'après ces témoignages, le polisario projette une image positive des femmes à l'extérieur afin d'obtenir des aides alors que ces femmes sont transformées par ce mouvement en machines reproductives fabriquant des enfants pour la guerre. Elle s'est dite persuadée que la mise en oeuvre d'une autonomie élargie dans les provinces du sud mettra fin aux multiples souffrances des femmes et des enfants sahraouis dans les camps de Tindouf. Cette approche réaliste et démocratique permettra de réunir les familles séparées et de ressouder leurs liens, a ajouté Mme Rouissi. Elle a aussi appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le polisario et l'Algérie afin de permettre aux ONG d'accéder aux camps de Tindouf pour constater de visu les violations quotidiennes des droits de l'Homme. La parole fut ensuite donnée à Mlle Saâdani Maoulainine, membre de l'Union de l'Action Féminine et qui incarne la souffrance de la femme sahraouie dans les camps de Tindouf, puisqu'elle avait victime de déportation à un très jeune âge. Sur un ton ému plein d'émotion, elle a présenté tout d'abord son expérience personnelle, indiquant avoir été privée lors de son séjour forcé à Cuba de la chaleur familiale dès son jeune âge et souffert le déracinement aux plans culturel, linguistique et religieux. Mlle Saâdani a, par la suite, dépeint la situation de la femme dans les camps du polisario où elle est privée des droits les plus élémentaires, tels la liberté de circulation, la liberté d'expression et où elle souffre de maladies, comme l'anémie et de la perte de sa progéniture à cause d'un taux très élevé de mortalité. Elle a indiqué que seule la concrétisation du projet d'autonomie présenté par Maroc est à même de mettre fin à ces souffrances en permettant à ces populations de regagner la mère patrie pour y vivre dans la paix, la sécurité et bénéficier de l'effort de développent que connaissent les provinces du sud. Moulay Ahmed Mghizlat, membre du Conseil consultatif royal pour les affaires sahariennes (CORCAS) a mis, quant à lui, en exergue les acquis de la femme sahraouie vivant dans les provinces du sud et sa pleine intégration à tous les niveaux. Elle est parlementaire, membre active dans les partis politiques, les associations, les médias, le corps de la magistrature, a-t-il expliqué. Il a indiqué que le Maroc a franchi une étape décisive dans le processus de règlement définitif du problème du Sahara pour mettre fin à la souffrance des femmes détenues dans les camps de Tindouf. Depuis le déclenchement des hostilités au Sahara, suite à la récupération par le Maroc de son Sahara en 1975, a-t-il signalé, le Royaume n'a cessé de déployer des efforts pour parvenir à une solution équitable et durable dans le cadre de la souveraineté nationale et du respect de l'intégrité territoriale du Maroc. Il a souligné que le plan d'autonomie présenté par le Maroc s'inscrit dans le cadre de l'édification d'une société démocratique et moderne, fondée sur l'Etat de droit, le respect des libertés individuelles et collectives et le développement économique et social. Comme telle, l'autonomie apporte la promesse d'un avenir meilleur pour les populations de la région, met fin à la séparation et à l'exil et favorise la réconciliation, a-t-il dit. M. Mghizlat a fait savoir que le Maroc garantit ainsi à l'ensemble des Sahraouis à l'extérieur comme à l'intérieur, toute leur place et leur rôle, sans discrimination ni exclusive, dans les instances et institutions de la région. Cette conférence, modérée par M. Sidati El Ghallaoui, ancien représentant du polisario en Italie, a été organisée par l'Agence internationale pour le développement, l'Union de l'action féminine, et l'Internationale démocratique du centre.