L'Association marocaine pour la protection de monuments, art et culture a organisé, samedi à Kénitra, une journée de sensibilisation à l'importance de réhabiliter la casbah de Mehdya, un site historique d'une grande valeur dont les origines remontent au 5è siècle avant Jésus-Christ. Le but des organisateurs de la rencontre consiste à attirer l'attention sur la valeur historique de ce monument et à collecter les fonds nécessaires pour sa réhabilitation et sa restauration pour en faire un lieu distingué pouvant contribuer au développement touristique de la région. La casbah de Mehdya, située à 8 km de Kenitra sur la rive gauche de l'embouchure de l'oued Sebou, occupe une superficie d'environ 40 hectares. Selon M. Brahim badaoui, conservateur à la délégation régionale de la Culture, la casbah de Mehdya était, au 5ème siècle avant-Jesus-Christ, un comptoir carthaginois sous le nom de Thymiatérion (lieu de stockage en carthaginois). Les romains vont lui donner le nom de Subur et les Almohades l'ont baptisée Maâmora. Ces derniers vont y avoir une forte présence et y installer, au 12-ème siècle, une base maritime de construction de bateaux. En 1515, les Portugais vont envahir la casbah et l'appeler "Sao Joao Da Maâmora". En 1614, elle sera prise par les Espagnoles qui vont lui donner le nom de "San Miguel De Ultramar". L'occupation espagnole va durer 67 ans. C'est en 1681 que la Casbah sera libérée par le Sultan Alaouite Moulay Ismail qui lui donna le nom d'Al-Mahdia (l'offerte). Aujourd'hui, elle est connue par les populations locales sous le nom du Palais de Moulay Ismail. La réhabilitation de ce site, a indiqué la déléguée régionale de la Culture, Mme Souad Rouijel, est la responsabilité de tous les acteurs intéressés par le développement de la région. Elle a souligné le rôle que le patrimoine culturel pourrait jouer dans le développement socio-économique de la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen. Cette région, a affirmé Mme Rouijel, dispose d'un patrimoine culturel très riche. Parmi les monuments historiques de la région, elle a cité le site romain de Banassa situé sur la rive gauche du fleuve Sebou à 14 km de Mechraâ Bel Ksiri, et celui de la ville romaine de Tamousida, sur la rive gauche du Sebou à 10 km de Kénitra. Mme Rouijel a rappelé, à cette occasion, la stratégie et la mission du ministère de la Culture pour la protection et la préservation du patrimoine culturel. Cette mission, a-t-elle précisé, concerne notamment la réalisation d'études et de recherches nécessaires pour faire connaître le patrimoine culturel et la prise des mesures pour sa préservation et sa revalorisation. C'est dans ce sens, a-t-elle dit, que le ministère a procédé à la création de conservations dédiées particulièrement aux sites de Banassa et de Tamousida en réservant un budget pour les fouilles archéologiques et la gestion de ces sites. Le site de la Casbah de Mehdya, a-t-elle ajouté, aura lui aussi sa conservation. Des représentants des ambassades notamment d'Egypte, de Syrie, de Palestine, d'Irak et des Etats Unis ainsi que des acteurs de la société civile présents à cette rencontre ont, de leur côté, souligné l'importance de la préservation du patrimoine culturel en tant que témoin de l'histoire des peuples et symbole de l'identité nationale. Ils ont mis l'accent sur le rôle de sensibilisation en tant que moyen d'accompagnement de l'effort de préservation de ce patrimoine.